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COMMENT J'AI SURVÉCU AU MAMA #2 : LA SOLIDARITÉ
Le 1er épisode concernant la préparation est ICI
Je vais vous parler maintenant de solidarité. À quelle point c’est aussi elle qui aide à surmonter l’anxiété que peut provoquer ces évènements « pros ». Car la solidarité nous aide à nous sortir du sentiment d’isolement.
L’ISOLEMENT DES ARTISTES (et des autres)
Je parle beaucoup du MaMa mais on peut décider de ne pas traîner constamment dans les événements pro (surtout quand on est artistes). Il y a pleins d’autres manières de réseauter ou d’apprendre comment fonctionne le milieu. Dans les écoles de musique, durant des workshops ou conférences plus intimistes, en allant à beaucoup de concerts, en se mettant en collectif, en utilisant le web comme moyen d’apprendre et de se développer, en allant dans des opens mics ou des jams etc.
Cependant pour chaque manière différente de faire, il y a une récurrence : on se développe en sortant de soi.
Le sentiment d’isolement est une source de souffrance commune chez les artistes, aussi bien pour celleux qui débutent que pour celleux qui font la tournée des SMACs (Salles de Musiques Actuelles). Mention spéciale « je vais plus me sentir isolé-e » si vous n’êtes pas un homme cis blanc hétéro valide de classe moyenne et + et/ou que vous ne vivez pas dans une moyenne ou grande ville de métropole et/ou que vous n’êtes pas « enfants de » etc.
Donc pour évoluer et/ou ne pas sombrer dans les marécages de la mélancolie, il va bien falloir faire quelque chose.
Car personne ne viendra vous chercher ou n’évoluera à votre place.
Personne. C'est une si triste réalité surtout si on cumule les oppressions.
Je vais vous raconter comment en moi, a pratiquement disparu “ce sentiment de solitude et d’isolement” …. …. …. …. …. …. "Belle île en mer..." Vous avez la réf ou j’ai fait un flop ?
JE ME SUIS SENTIE SEUL-E MÊME ENTOURÉE pendant longtemps
Il y a de multiples raisons à cela.
Avant 2013-2014, je ne connaissais pas vraiment le milieu de la musique actuelle en France dans sa réalité concrète et contemporaine.
Je suis né-e en 1981 et y'avait pas internet quand j'étais ado.
Dans les années 2000, il n’y avait pas encore moultes sites sur les artistes entrepreneurs, l’auto-prod, les subventions.
On rencontrait des musicien-ne-s grâce aux petites annonces dans les magasins ou les écoles de musiques. Un peu plus tard sur le site Audiofanzine, mais c’était à l'époque un nid de machos pédants. Comme l’étaient aussi les jams parisiennes que je fuyais comme la peste par conséquent.
J’ai connu la naissance et le décès de Myspace. Spotify a été créé en 2006, Deezer en 2007 et Instragam en octobre 2010.
J'ai la chance de venir d'une famille de musicien-ne-s. Cela m'avantage sur beaucoup de choses (et me dessert sur beaucoup d'autres mais c'est une autre histoire). Mais ma famille a beaucoup évolué dans le milieu de la musique avant l’aire internet. Quand les disques se vendaient comme des petits pains. Quand faire la manche n’était pas mal vu et vous payait largement votre loyer. Quand on était recruté dans les maisons de disques en jouant avec sa guitare dans le bureau du DA. Quand on signait pour plusieurs 1ers albums pas folichons en attendant que les artistes mûrissent. Quand les budgets de prod pour des artistes émergent-e-s étaient pharamineux.
Lorsque j’étais en fac de Musicologie à St Denis, il n’y avait aucun cours sur la professionnalisation des artistes. Le sujet n’était même pas abordé.
J’étais assez isolée dans ma pratique musicale en solo (mes 1ers pas avec la Musique Assitée par Ordinateur, production, voix transformée). Ou j’évoluais de manière sporadique dans le milieu alternatif de la techno ou du breakcore français, avec Nahash notamment. Ou je faisais de la musique improvisée pour de la danse Buto (avec Timon Nicolas pour la Compagnie Human Dance).
Mon 1er groupe pro, The Kilimanjaro Darkjazz Ensemble, était basé en Hollande. On jouait partout en Europe, on avait un public d’aficionados adorables, le groupe est aujourd'hui culte dans sa niche. Mais à l'époque, je n’avais aucune prise sur le management, j’étais la plus jeune et la seule française, très souvent la seule “femme” de la troupe.
Lorsque Charlotte&Magon a commencé, on était entre l’Israel et la France, Magon était plus jeune, on roulait pas sur l'or, on bossait à côté en tant qu'inventoristes dans les magasins (bip bip bip). Pas trop le temps de réseauter et de trouver des artistes « collègues ».
Je pensais que j’avais un problème. Je ne savais pas par où commencer pour m’alléger le coeur.
En fait, dans tout ce qui constituait mes expériences passées ou du moment, j’étais la seule personne de mon entourage à vivre la vie que je menais avec mes spécificités propres.
Malgré que je ne sois pas seule, je me sentais seule.
Mais en 2015… tout a changé !
COMMENT JE SUIS SORTIE DE L'ISOLEMENT
C’est bien en mars 2015 que j’ai senti cet isolement s’envoler pour la 1ere fois. Et si radicalement que je m’en rappelle encore.
Lors d’une conférence hyper anxiogène sur le booking à FGO Barbara à Paris, j’ai rencontré Hannah Featherstone.
On a sympathisé et on a ensuite pris des cafés. Enfin des thés, Hannah est franco-britannique. Allez tout de suite écouter son dernier album Ode To The Unseen, c'est magnifique !
Sortir de l’isolement fut la raison principale pour laquelle nous avons créé de manière complètement informel ce qui est devenu Musiciennes&Co avec Muriel (Mathild Empereur) et Yasmina (Yame) en 2015.
La création de ce collectif a été pour moi et toutes les personnes qui se sont greffées au réseau et à son groupe privé, une magnifique porte de sortie de cette prison de l’isolement.
Un isolement qui avait été jusque là en grande partie engendré par mon genre assigné pour le coup. Mais beaucoup d'autres facteurs peuvent vous isoler.
Grâce à ce collectif, j’ai rencontré de superbes personnes, j’ai trouvé des concerts, consolidé de très belles amitiés artistiques essentielles à ma vie aujourd’hui, j’ai beaucoup appris. J’ai participé à pleins d’événements, de festivals, de workshops. J’ai trouvé des solutions à des problèmes. Je me suis sentie utile. Je me suis sentie appartenir à une communauté. Je vous parlerai plus de Musiciennes&Co dans une prochaine newsletter.
Le sentiment d’isolement est un problème assez récurrent chez les femmes et les minorités de genre, mais je sais qu'il touche aussi les artistes hommes cis.
En fait, si on ne rencontre pas des gens qui nous rassurent et qui ont des valeurs ou des expériences communes avec les nôtres, on se sent seul-e.
Et lorsque l’on se retrouve dans un événement pro, avec tout ce brouhaha de gens qui racontent où leur trucs en sont, à devoir choisir entre une centaines de conférences, à courir entre trois concerts… on se sent vite tout-e petit-e, submergé-e par la masse, quelques fois étonné-e de la nage en surface de nos propres discussions et du jeu de rôles auquel on s’adonne pour faire bonne figure.
Alors on fait quoi ?
POUR SURVIVRE (AU MAMA) : PENSEZ SOLIDARITÉ
Officier dans un groupe, une chorale, une structure, rencontrer d’autres personnes avec qui on se sent en confiance, partager ses ressentis, ses expériences, s’entraider... sont tout autant de manières de nous sortir de l’isolement.
C’est la même chose pour les événements pro.
Pour ne pas me sentir seul-e durant ce MaMa 2022, après une année d’ermitage, j’ai décidé de m'accrocher à l'altérité pour survivre à l'évènement (en plus de ma préparation d’athlète). Et ça a marché.
J'ai passé beaucoup de temps durant la convention et le festival avec des gens que j'apprécie beaucoup, voire que j'aime profondément.
Je ne vais pas lister les personnes chères ni celles que je connais moins avec qui j'ai discuté au grès de mes errances car ce mail ferait 5000 lignes de plus.
Mais j'étais plus que ravi-e de les revoir toutes. Nos rencontres m'ont fait du bien.
Prendre des nouvelles, parler de soi, écouter l’autre. Faire des bilans. Se renseigner, donner des informations importantes. Rire, cancaner (ce mot est fabuleux). Assister ensemble à une conférence, un concert... Voir juste échanger un salut chaleureux. ÇA AIDE TANT.
Aussi : être ouvert-e aux nouvelles rencontres. Rentrer le soir avec un paquet de cartes ou de goodies. Tenter de se souvenir du nom de la personne sympathique avec qui on a échangé sur la parentalité au Cozy Lab. Etc Etc.
AINSI
La prochaine fois que vous tenez dur comme fer à vous rendre à un évènement mais que cela vous stresse rien que d'y pensez, pensez solidarité !
Le nombre de story Insta les jours précédents le MaMa disant « qui va au MaMa ? » est assez conséquent pour que vous trouviez au moins une ou deux acolytes.
Constituez une liste de personnes que vous pourrez voir, avec qui vous pourrez assister à des conférences, débriefer autour d'un café (ou d'un thé)... Allez-y en groupe.
Si vraiment vous débarquez, que vous ne connaissez PERSONNE et que vous ne souffrez pas trop d’anxiété sociale, c’est aussi ok d’y aller en solitaire. D’un certain côté, on est libre de papillonner partout sans attendre les autres.
Si vous souffrez d’anxiété sociale et que vous ne connaissez aussi personne mais que vous voulez quand même venir, combo fatal j’ai envie de dire, tentez de trouver des acolytes sur les réseaux sociaux. Au culot, faites-leur la demande par message privé.
Sachez aussi que chaque personne qui a son accréditation au MaMa peut, s’iel le souhaite, être ajouté-e à l’annuaire pro. Vous serez sûrement contacté-e, vous pourrez contacter.
Il faudrait penser à la création de groupes de rencontres spéciales MaMa pour introverti-e-s chroniques.
Ou des moments de convivialités ouvertes et improbables organisés par le festival en mode speed-dating : les gens se retrouvent dans un lieu, écrivent leur noms sur des papiers, on tire au sort des binômes, les gens se rencontrent et discutent, qu’importe le métier, le statut, l’âge… on re-mélange les noms, on retire au sort. J’imagine bien lae DRH d’une grosse boîte de billetterie rencontrer un-e artiste de 21 ans qui vient de sortie son 1er single d’électro-darktrap.
Je rêve. Mais sait-on jamais...
Et vous ? Vous vous sentez seul-e ? Vous avez des idées pour sortir de l'isolement ? Comment vous sentez-vous dans ces évènements ?
LE MOT DE LA FIN PAR DAPHNÉ SWÂN
J’ai passé le plus clair de mon temps au MaMa 2022 avec l’artiste Daphné Swân (dont je suis donc bien entendu fan), fabuleuse partner in crime pour l'évènement.
Dans une de ses storys Instagram "bilan MaMa", Daphné a dit des choses que je plussoie grandement.
Voilà c'est tout et c'est déjà beaucoup ;)
Je vous redonne le lien de l’offre de lancement pour l’abonnement payant…
…en vous rapellant que vous aurez toujours accès aux newsletters gratuitement !
On garde le cap !