Le succès, mais à quel prix ?
Notre soutien à l'artiste Illustre et à toustes les artistes en souffrance
Depuis plusieurs jours, je bloquais pour la rédaction du blog.
J'avais plusieurs articles en chantier :
- être un cheval une jument ou une licorne de Troie dans l'industrie de la musique,
- l'intérêt fondamental des newsletters pour les artistes,
- le sous-titrage des clips et des contenus vidéos pour l'accessibilité et pour des raisons moins importantes,
- comment je n'ai pas survécu autant que ça au MaMa (cf. les autres articles sur le sujet pour celleux qui débarquent)
À peine une heure avant que je commence le 1er jet de ce que vous êtes en train de lire, je tombe sur le dernier post Facebook de l'artiste Illustre.
Ses propos m'ont fait l'effet d'un électrochoc.
Illustre, si tu lis ces lignes, sache que tu as tout mon soutien.
J'avais flashé sur son titre "Type Chelou" mais je n'avais pas suivi Illustre plus que ça (ça arrive, on ne peut pas suivre tout le monde tout le temps). Je me replonge dans son univers, c'est hyper bien. Que de talent ! Découvrez “Type Chelou” ICI.
Dans cet article, je vais faire une “analyse de texte” de son post.
Au-delà de l'empathie énorme que je ressens pour ce qu'elle traverse, j'y vois le symbole d'un milieu de la musique malade, qui broie sa matière et son inspiration premières, celleux sans qui qui rien n'existerait : les artistes.
ILLUSTRE
26 novembre, 21:52 • 🌎
Je sais que ce post sera lourd de conséquence mais je ne peux et ne veux plus faire semblant.J'arrête la musique.
Cette année fut l'une des plus difficiles pour moi. Tant pour des raisons personnelles que professionnelles.
J'ai essayé de bloquer et d'ettoufer mes émotions du plus fort que je pouvais mais je ne sais plus faire.
La réalité derrière ce métier/passion c'est que je ne supportai plus d'être loin de mes proches pendant des semaines voire des mois. Que les trajets m'ont profondément usés. Que la pression d'être toujours meilleure et plus perfomante que la concurrence est devenu un sentiment insoutenable et m'a amené à me sentir pour la majorité du temps, inférieure au reste des artistes. Qu'à trop vouloir accumuler les trophées, nous ne sommes plus dans l'être mais dans la performance. Qu'il s'agit de faire des heures et des heures sans être payé à sa juste valeur pour un succès illusoire. Que la surproduction m'a amené à me demander ce que j'avais à dire dans mes textes tant je ne vivais plus rien à côté. Que des inconnus se sont rendu à mon lieu d'habitation pour me rencontrer (c'est effrayant).
Aujourd'hui je me sens sans repères. Sans habitudes de vie car elles sont totalement déconstruites. Mon rapport aux autres est rempli de failles et je n'arrive pas à construire des relations stables et durable.
Je me suis lancé corps est âme dans ce projet et j'ai désormais le sentiment d'avoir créé ma propre prison.
Je n'ai plus la même façon de voir les choses, ni de voir le monde. Beaucoup de désillusions et de déceptions.
J'ai perdu mon père en plein enregistrement de ce 2ème Album. J'ai souhaité le continuer pour rendre hommage à sa force de caractère. Il était quelqu'un qui allait au bout des choses. Seulement tout s'est enchaîné et je ne me suis pas vu partir dans cette spirale infernale.
Je ne peux plus faire semblant. Semblant de prendre du plaisir, d'être la fille forte qui se relève de tout car je suis avant tout une humaine avec ses faiblesses et à ce jour j'essaye de me relever petit pas par petit pas.
On peut faire taire ses émotions mais elles ressurgissent d'une manière ou d'une autre. Je faisais des crises d'angoisses à répétition, je me cachais de mon équipe avant ou après les concerts, et pendant je faisais des exercices de respiration pour éviter aux larmes de monter. Il m'arrivait parfois de prendre des cachets pour assurer un show et je ne veux plus en arriver là.
Cette explication me paraît importante puisque je ne pense pas être la seule à vivre ou à ressentir tout ou en partie ce cas de figure. Il est nécessaire d'en parler et de stopper avant de se faire du mal à soi et/ou aux autres car cela n'est pas sans conséquences.
J'aime profondément la musique. Cela a toujours été une passion mais son système n'est pas fait pour moi. Ce monde d'égo et de pouvoir n'englobe pas les valeurs principales qui sont les miennes.
Je ne veux plus confondre mes envies et mes besoins.
Je tiens à remercier du fond du cœur toutes les personnes qui m'ont soutenu, aidé et travaillé sur le projet ILLUSTRE.
Le 2ème Album étant déjà pré-divulgué, je ferai en sorte que sa sortie ne fasse pas défauts aux équipes qui ont travaillés dessus.
Peut-être qu'un jour l'envie me reprendra de poster des sons pour le plaisir et à mon rythme mais je ne m'investirai plus dans une course sans fin. La vie est trop courte pour se la gâcher.
En somme, je ne suis pas fâché contre la musique, elle est toujours dans mon cœur.
Merci de m'avoir soutenu ❤️️.
Avant de rentrer dans l’analyse, imaginons d’abord ce qu'il a fallu à Illustre pour tout arrêter et dire "sa vérité". Certain-e-s parleront de courage. Je pense qu'il ne s'agit pas de courage. Illustre le dit, "je ne peux plus faire semblant". C'était sûrement soit arrêter, soit mentir et ne pas être aligné-e avec ses valeurs jusqu’à mettre sa vie en danger .
J'y vois un acte quasi militant de protection de soi : refuser le sacrifice de sa santé mentale au risque de perdre des partenaires, sa crédibilité professionnelle, de l'argent, des fans etc.
Je suis aussi convaincue que ses mots parleront à beaucoup de personnes comme elle l’écrit elle-même. J’espère qu’ils secoueront la fourmilière à leur échelle, que sa prise de parole sera un geste en plus pour la transformation de notre filière.
Analyse de texte et commentaires personnels
"Faire semblant"
C’est un mot très fort. Cela rappelle que les réseaux sociaux sont bien souvent un miroir aux alouettes mais aussi à quel point les artistes se doivent de sourire quoi qu'il arrive. Show must go on.
Même leur souffrance doit être marketée et productive. Si les artistes se plaignent, les mauvaises langues diront que c'est la rançon du succès. Que la souffrance est le terreau de l'inspiration.
Fadaise. La souffrance tue à petit feu ou tout tue court.
La scène guérit de beaucoup de maux, il est vrai. J'ai bien souvent joué après avoir vécu des choses terribles dans la journée. L’adrénaline, les applaudissements, le plaisir fusionnel de la performance scénique, la connexion avec le public et avec les autres musicien-ne-s, la protection, l’empouvoirement et le dépassement de soi que la scène procurent... La scène est un réel médicament.
Mais à quel prix ? Je connais cela...
Lorsque l'on en est à devoir se médicamenter, boire ou se droguer pour assurer un concert, qu'est-ce que ça dit de notre état ? Et c’est si courant. Il ne s'agit pas d'une séance de shamanisme où la prise de drogue est ritualisée, culturelle, cadrée. Il s'agit de tenir la face pour ne pas flancher.
"Bloquer et étoufer les émotions"
Le propre de l'artiste c'est de transmettre des émotions, les siennes d'abord. Ensuite, l’artiste devient le véhicule d'un sentiment universel et/ou rassembleur. Une antenne parabolique de l'âme humaine.
Comment peut-on travailler dans l'équilibre si la source même de notre art est bouchée ?
"Être loin de ses proches"
Un être vivant ne survit pas sans sa tribu. Cette donnée est fortement ancrée en nous. On l’oublie souvent. Les confinements nous l'ont malheureusement rappelé. Si on vit en tribu traditionnelle ou pré-historique, être séparé-e de son groupe nous voue à une mort certaine.
L’usure des longs trajets
Ces trajets qui dans le monde de la musique sont rarement comptés comme des heures de travail. Ils sont même "romantisés" dans les making off des tournées, dans les films. Comme si les tournées en van ou en night-liner c'était partir en vacances avec ses potes.
Et il est vrai qu’il vaut mieux en rire qu’en pleurer ou que de se plaindre. Ah ah ah que c'est drôle de jouer à Tétris en essayant de faire rentrer une batterie, deux amplis, du merch et des guitares dans le coffre d'une Clio. Ah ah ah comme c'est comique d'être serré-e comme des sardines dans un véhicule, ça sent la chaussette pouet pouet. De tomber en panne, ça fera une belle story pour les RS. De se faire contrôler à la douane car on a l'air louche avec nos gueules d'artistes. Comme c'est cool d'avoir le corps cassé à force de passer son temps assis ou à marcher dans les couloirs étroits d'un bus. Comme c'est tip top de prendre l'avion et d'être décalé-e.
C'est tellement validiste surtout... Comment une personne qui a le mal des transports, la phobie des avions, qui a la santé fragile, qui est handicapée etc. peut survivre à ces voyages sereinement ? Et même, comment une personne qui va plutôt bien peut durer sur la longueur à un tel rythme ?
Et ne parlons même pas de l'impact écologique de ces voyages professionnels. De toute façon, on le sait, lorsqu'il y a pollution, il y a souffrance humaine.
"Aujourd'hui je me sens sans repères"
Illustre fait part d'une désorientation totale, de la perte d’un l'équilibre. Un métier / passion est censé justement nous épanouir, nous amener au plus proche de notre vérité, nous mener sur un ou des chemins, nous connecter aux autres, au vivant...
Le Grand Méchant
Illustre parle ensuite d'un des plus grands maux de notre industrie. Elle emploie les mots suivants "pression" "être la meilleure et la plus performante" "trophées" "concurrence" "surproduction" : ne voyez-vous pas le grand méchant capitalisme ouvrir grand sa bouche ?
Les artistes ne vivent pas dans des bulles extérieures à la société. Les artistes sont soumis-e-s aux lois du marché et à celles des chiffres : nombre de likes, de followers, de streams.
Avec en même temps, une réduction voir une compression extrême des coûts si on n'a pas décroché une Victoire de la Musique : un coût plateau au plus bas, une injonction à des formations scéniques en solo ou en duo, allez en trio si y'a pas trop de backline etc. Alors qu'en même temps il faut des ingé-e-s son et lumières, voir une scéno d'enfer, pour que l'expérience live soit unique et pro (un peu de mapping, ça serait pas mal ça, non ?).
Le harcèlement par des inconnus
Illustre parle aussi d'un problème que l'on néglige car on pense qu'il n'est le lot que des grandes stars. Des inconnus se sont rendus chez elle. C’est très, très grave et dangereux.
Cela me fait penser une fois de plus à la romantisation du succès. Ces films où des artistes étourdi-e-s, le sourire aux lèvres, entrent dans une voiture de luxe tout sourire alors que les paparazzis les poursuivent, des fans leur courent après pour des autographes.
L'artiste Oh-Mu en a déjà parlé beaucoup sur les réseaux sociaux après avoir été victime d'un inconnu qui s'était rendu plusieurs fois devant la porte de son appartement.
"Succès illusoire" "Désillusions, déceptions"
On entre dans le métier pour vivre son rêve, être aligné-e avec sa passion, rencontrer le succès que l'on s'imagine.
Mais c'est quoi le succès ? Quelle réussite "habituelle" le milieu de la musique nous propose ?
Je reviens sur le titre que j'ai choisi pour cet article. Où placez-vous votre succès ?
À quel prix ?
Il ne devrait pas y avoir de mise à prix de votre parcours de vie personnelle et professionnelle. Nos vies n'ont pas de "valeur" marchande. Enfin si entendons-nous, si on prend les lunettes du capitalisme. Mais à la base non, nos vies n'ont pas de prix.
Nous devons construire ensemble des parcours de "réussite" autre que celle que l'on nous agite comme exemple dans les conférences, ces pseudo : magie de la liberté de l’artiste entrepreneur-e ou de la belle panoplie de partenaires, graal de la signature en major, tournée réussie avec beaucoup de concerts, tremplins de gagnés, visibilité que vous donneront de chouettes sponsors ou de belles synchros...
"Je ne vivais plus rien à côté" "Ma propre prison"
Comment s'émerveiller du vivant, transmettre notre émerveillement, nos opinions, nos combats par des chansons si on passe à côté de ce qu'est la vie ? Si nous n'avons plus le temps et l'énergie de ressentir le pouls du monde et de la société ?
J'ai déjà entendu des propos similaires dans la bouche d'autres artistes moins ou plus exposé-e-s que Illustre.
On s'enferme dans notre métier car la pression à la réussite est très forte.
Un milieu où l’arrêt, la maladie et la mort n’existent pas concrètement
Illustre parle du décès de son père. Cela raisonne très fort en moi car j'ai perdu ma 2ème maman en début d'année. J'ai vécu hors de ce monde pendant plusieurs mois, pour être à ses côtés jusqu'au bout et aux côtés de mon père pendant et après.
Avant même de parler du monde de la musique, souvenons-nous d'à quel point la société capitaliste occidentale est mal organisée vis à vis de la mort et du deuil et sont tabous. La société arrive même à s'en mettre pleins les poches sur le dos des endeuillé-e-s.
Au-delà des coûts exorbitants des funérailles, les endeuillé-e-s d'un-e proche ne bénéficient que de 3 jours de congés (parent-e-s, beaux-parent-e-s, frère ou sœur, conjoint-e, partenaire de Pacs ou concubin-e). Jusqu'à 15 jours consécutifs ou fractionnés de congés pour le deuil des enfants de moins 25 ans. Sinon il faut poser des arrêt de travail classiques avec tous les risques que cela peut représenter...
Et bien entendu, les artistes se mettent très rarement des arrêts maladie. J'ai posé mon 1er à 41 ans en septembre 2021 lolilol. Avez-vous déjà en tant qu’artiste (ou même non-artiste) de la musique posé plusieurs arrêts maladie dans votre vie ?
Le milieu de la musique fait comme si la mort et la maladie n'avaient pas leur place en son sein alors qu'elles sont bien souvent le sujet d'une multitude de chansons.
Notre activité doit être huilée et organisée des mois, voir des années en avance. Tout repose sur les épaules de l'artiste. Les artistes (et leur entourage pro) ne sont pas libres. Au-delà de la réelle contractualisation, s'arrêter c'est comme une petite mort.
Et pour parler de choses plus heureuses, il en est de même pour la parentalité. Surtout si vous êtes la personne qui porte l'enfant...
Santé Mentale
Illustre nous parle de crises d'angoisse.
Et là, je me rappelle les chiffres catastrophiques de la dernière étude de 2022 du collectif CURA sur la santé mentale et le bien-être dans la musique. À télécharger ICI.
Illustre devait se cacher de son équipe. Quel isolement... 😢
Son équipe savait-elle en filigrane ce qu'il se passait ? Peut-être l'engrenage et la pression ont amené l’équipe à être dans un déni conscient ou inconscient ? Peut-être Illustre a réellement bien caché son mal-être ?
Ou simplement, les équipes qui entourent les artistes ne sont pas formées à déceler et accompagner la souffrance des artistes.
Pourquoi le club des 27 existe ? Car c'est le rock'n'roll ? Car c'est la drogue ? Car c'étaient des êtres faibles, angoissé-e-s ou déprésssifves ? Non. C'est leur environnement qui n'a pas su ou pu les prendre en charge.
Je pense à Britney Spears qui aurait pu y passer. Je pense à toustes ces artistes beaucoup moins médiatisé-e-s qui se retrouvent en dépression grave à cause de leur métier.
On est pas seul-e
Illustre pense qu'elle n'est “pas la seule à vivre ou à ressentir tout ou en partie ce cas de figure". Et elle a bien raison, j'en suis. Merci encore pour ta prise de parole, Illustre.
Et à celleux qui lisent ces lignes : si cela résonne en vous, que vous soyez en bas ou en haut de l'échelle de la fame, vous n'êtes pas seul-e.
Ce n'est pas car vous ne "réussissez pas" que vous méritez votre souffrance.
Ce n'est pas parce que vous "réussissez" que vous la méritez aussi.
Diam's en avait parlé pour expliquer son retrait de l'industrie de la musique. Seulement notre société bien française laïcarde très tendue sur le fait religieux (surtout s'il s'agit d'Islam bien entendu) n'a pas voulu de prime abord adhérer à cette raison-là. Il y a eu une focalisation des médias sur son voile, sa pseudo "radicalisation". Sa foi l’a simplement aidé à se sortir de l’enfer de la surmédiatisation, du manque de repères et d’authenticité qu’elle occasionne.
Je la comprend : ma révélation spirituelle d’il y a quelques années m’a permis de m’accrocher et a été aussi l’inspiration première de mon aventure artistique VoxAxoV.
Un système qui nous ressemble
Illustre dit que le système de la musique n'est pas fait pour elle. Et bien, pour moi aussi. Moi aussi, l'industrie de la musique telle qu'elle est aujourd'hui "n'englobe pas les valeurs principales qui sont les miennes".
Et d'ailleurs, qui se sent en phase avec cette industrie ? Qui accepte sans ronchonner son fonctionnement ? Qui est prêt-e à détourner le regard de ses énormes travers ? Qui se dit que c'est le "prix à payer" ? Qui vit au pays des bisounours et pense que le cas d’Illustre est un cas particulier ? Qui se rassure en se disant "oui, mais c'est exceptionnel, elle a vécu un deuil, c'est pas tous les jours que ça arrive" ?
Et la maladie ? Les loisirs ? Le harcèlement ? La précarité ? La parentalité ? La vie sociale ? Les oppressions ? La vie de famille ? Le handicap ? etc
Je viens de lister des "choses de la vie et de la société". Est-ce que ce sont des choses exceptionnelles ?
Ces même "choses" qui inspirent les chansons qui transforment notre monde.
Comment réussir à jongler entre toutes ces "choses de la vie" et tenir le coup, si on nous assène de tournées estivales infinissables, si on nous dit d'être présent-e-s partout, de se donner à fond pour notre passion ?
On demande aux artistes et à leur entourage de ne pas vivre leur vie au final.
On leur dit juste de survivre. Et que le ou la meilleur-e gagne.
Pour un milieu de la musique sain et épanouissant
"La vie est trop courte pour se la gâcher"
Cette phrase aurait pu être dite par un trader qui décide de prendre ses clics et ses clacs pour se lancer... dans la musique traditionnelle auvergnate.
Illustre postera un jour des sons "pour le plaisir". C'est si important ce qu'elle écrit-là.
Oui, les artistes doivent d'abord ressentir en elleux le plaisir, l'enthousiasme, l'adhésion qu'iels procurent ensuite au public.
Cela me rappelle les personnes qui cuisinent et qui mettent "tout leur amour" dans ce qu'elles préparent. Peut-on réellement aimer si on n'aime plus ce que l'on fait ? Si on n'aime plus la personne que l'on devient ? Si on n'aime plus le système qui permet de délivrer notre art aux autres ?
Alors si vous lisez ces lignes, gardez ces choses en tête : plaisir, connexion aux autres, à soi, épanouissement.
Desfois, on est obligé-e de s'éloigner de nos valeurs pour pouvoir s'en sortir. Et c'est ok. Mais il ne faut pas que ce soit votre norme quotidienne. Tentons de ne pas mettre en danger nos équipes et nous-mêmes.
Et surtout, si vous le pouvez, parlez de cela autour de vous, questionnez votre équipe "ça va ?", tentez de trouver de l'aide si vous ne vous sentez pas bien.
Une fois de plus, la constitution de collectifq ou de cercles d'entraide peut réellement vous aider. Il faut oser parler... c'est souvent le 1er pas qui est difficile.
Ensuite on est souvent étonné-e que beaucoup d'autres personnes souffrent autant que nous.
Si vous sentez que quelqu'un-e flanche, osez l'approcher en douceur. Voici un article très complet de
sur le protocole à suivre pour les premiers secours en santé mentale ICI.Je vous partage aussi les replays de deux conférences du MaMa sur la santé mentale. J’ai bien entendu pris la parole durant les deux et mon acolyte Daphné Swan a fait sensation lors de celles sur le burn-out de l'artiste 😎
ÉCOUTEZ : Santé mentale : burnout de l'artiste, un mal sous-estimé ?
ÉCOUTEZ : Comment faire pour augmenter le nombre de dépressions dans l'industrie de la musique ?
À nouveau, voici le site de l'association Insaart https://www.insaart.org/, l’Institut de soin et d’accompagnement pour les artistes et les techniciens.
🍀
Nous sommes là pour commencer à construire un monde de la musique qui nous ressemble. C'est compliqué, la tâche est immense, mais c'est possible. Qui ne tente rien n’a rien de toute façon.
Partagez cet article autour de vous, suivez Illustre (pour qu’elle puisse toucher pleins de droits d’auteur durant sa période de repos 😉), connectez-vous aux autres artistes, prenez soin de vous et de votre entourage.
Gardons le cap !
D'accord à 100%.
Je trouve que le slowpreunariat / slowlife a totalement sa place dans la musique.
Sacrifier sa santé mentale : non merci.
Force à nous tous.tes.
Tellement raccord, merci