Voici une nouvelle série "Oser et savoir se vendre" en tant qu'artiste (ou autre).
Comme cet article la débute, je vous préviens, il sera long. C’est un sujet très important.
Mais avant, vu que c'est le thème de l'article, je vous rappelle l'offre de lancement à l'abonnement payant de cette newsletter qui vous donne droit à pleins de services et qui se termine bientôt, le 31/12/2022 à 23h59 précisément.
Je re-précise :
- la réception de la newsletter et la lecture du blog restent toujours gratuites,
- je vous rembourse au bout de 3 mois si vous n'êtes pas satisfait-e,
- l’abonnement payant donne droit à : des conseils personnalisés, l’intronisation à un groupe d’entraide, des promos et des cadeaux pour des contenus ou services pédagogiques, artistiques…
Cet article / newsletter présente sûrement beaucoup de fautes d’orthographe. J’y ai passé beaucoup de temps, j’ai la tête qui fuse et on m’attend pour manger, alors je squizz la 3ème relecture… Merci pour votre compréhension.
Pourquoi je lance cette série et pourquoi MAINTENANT ?
Cet article tombe comme un cheveux sur la soupe, n’est-ce pas ?
Les vacances et les festivités de fin d’année ont débuté. Après une année 2022 difficiles, les artistes n'ont pas forcément envie d'entendre parler de ventes et d'argent. Surtout que mes articles précédents parlaient de s'accorder des pauses.
Oui. Mais. Voilà.
Qui dit fête de fin d’années, dit :
- dépenses,
- dit, probablement, se retrouver à une soirée avec des proches ou des moins proches qui vous demandent où vous en êtes dans la musique,
- les remarques malaisantes « mais tu en vis ? », « tu fais quoi à côté ? », « ouais ça marche bien pour toi dis donc j’ai vu sur les réseaux », « hey ça doit être facile pour toi la vie, la thune et tout, maintenant que t’es passé-e à la télé »,
- résolutions de nouvelle année,
- un mois de janvier un peu mou pour le milieu de la musique et à la fois très anxiogène pour certain-e-s : 1er round des tremplins, début d'activité pour les grands projets (crowdfunding, enregistrements, préparation de tournées...).
Les fêtes de fin d’année dans notre société capitaliste en quête de sens est, selon moi, un jonglage permanent entre deux forces qui s'opposent.
D'un côté, on a des tensions, de fortes déferlantes émotionnelles et psychologiques, spirituelles, complexes, abstraites... On tente de profiter du moment, des retrouvailles familiales ou on tente d’y survivre ou on tente de ne pas sombrer, une fois de plus. Et/ou pour certain-e-s, on célèbre des fêtes rituelles ou religieuses pleines de sens et de profondeurs.
De l'autre côté, il y les difficultés concrètes voir les horreurs des fins d'années : les trajets fatigants, l’argent qu’on dépense ou qu'on ne peut pas dépenser, les listes de cadeaux, d’invités, de résolutions, les chiffres sur le pèse personne, les nombres de verres qu’on a trop bu, les maladies qu’on a chopé, les ruptures familiales, le froid, les gens qui dorment dans la rue, les choses graves à gérer qui n’ont rien à voir avec les fêtes et qui font qu’on a pas du tout le coeur à la fête et qui nous ramènent une fois de plus à nos conditions purement « matérielles » et/ou « corporelles », politiques. Les horreurs du monde qui ne font pas de trêve festives.
Bref.
C’est peut-être, en fait, le moment idéal pour commencer à parler de la relation de l'artiste à l'argent.
Suite à mon sondage en stories Instagram sur Bandcamp et les Bandcamp Fridays, j’ai eu pas mal d’échanges très intéressants. Je vais donc citer une amie qui fait du hardcore et qui a bien roulé sa bosse dans le milieu :
Cet article est donc un moyen pour vous préparer aux futures discussions "festives" avec des gens qui n'ont pas conscience des réalités de notre milieu.
99% des artistes sont sous sous sous sous payé-e-s
J’ose le dire haut et fort sans me sentir obligée de vous montrer des sources. La grande majorité des artistes travaillent beaucoup beaucoup beaucoup trop comparé à ce qu’ils reçoivent en argent dans leur poche.
C'est le cas pour la grande grande majorité des travailleur-euse-s (lisez Marx vous verrez) mais pour les artistes, c'est parfois pire.
Voilà c'est dit.
Car il faudrait un livre de 2000 pages pour lister les raisons de cette situation, je ne vais vous en citer qu'une pour l'instant.
La dissonance cognitive
Les artistes ont souvent peur qu’on leur reproche un tas de trucs, spécifiquement une dissonance dans les valeurs qu'iels prônent et leurs actions.
Exemple : iels sont à font sur l'écologie dans leur chansons mais sont très présents sur les réseaux sociaux et ont des smartphones, on se dit féministes intersectionnels mais on a peu de personnes minorisées dans leur genre et/ou non-blanches dans les équipes etc.
Si l'artiste aura pour valeurs fortes la lutte contre les injustices sociales, iel aura peut-être du mal à se vendre par peur de paraître hypocrite, versatile, profiteur-euse, vendu-e etc.
Ce peut-être aussi dû à un manque de connaissances, d'où cette nouvelle série d'articles…
À contrario, pas mal d’artistes de rap osent parler d'argent dans leur chansons ou leurs interviews mais c'est un autre sujet sur lequel je reviendrai un jour (peut-être).
J'ai moi-même eu du mal à vous envoyer cet article. Je prône la lenteur, l'authenticité, j'essaye de combattre à mon échelle le capitalisme et toutes les oppressions systémiques et me voilà à faire la promotion de mon abonnement payant à ma newsletter avec une technique marketing "l'offre à durée limitée".
Tapez dans Google "offre à durée limitée" et vous tomberez sur pleins d'articles de conseils en business et en force de ventes. Ça parle de psychologie de l'acheteur-euse, de comment ça joue sur les peurs de perte et de mort des client-e-s 😲
Ok, donc en gros, donc mon offre à durée limitée s’appuie sur une technique de manipulation mentale pour amener les gens à remplir mon frigo.
Mais il y a toujours un article de
pour me sortir d'une impasse :…les militants écologistes ne coupent pas l’électricité chez eux. Il faut bien avoir accès aux moyens de communication.
Je suis aussi tombée sur un post Instagram de Chloé Lécrivain qui m'a fait beaucoup gambergé.
En 2023, je vais tenter de me former à des techniques de ventes socialement justes, qui ne jouent pas sur la manipulation et la prédations des futur-e-s client-e-s.
En attendant, je reste dans la transparence : oui, je fais un article sur l'offre à durée limitée, car je l'utilise moi-même pour le lancement de mon blog et aussi car pas mal d'organismes et d'actions culturelles pas trop cacapipitalistes l'utilisent aussi.
Nous sommes des êtres du Temps
L'infini, la finitude, les cycles etc. sont des données intrinsèques à toutes les cultures, depuis toujours. Je ne vais pas partir dans un délire philosophico-scientifico-psychologico-social sur le sujet car bien qu’il me passionne, je ne suis pas spécialiste.
Mais on a compris : humain-e-s = temps = important.
Dans le milieu de la musique, ça donne des temporalités spécifiques : les chansons de Noël (ou de toutes fêtes nationales, religieuses, commémoratives), les bilans sonores de fins d'années (les fameux Spotify Wraps, les "meilleurs albums de l'anneée"), les festivals et les tubes de l'été, le creux du mois de janvier, la rentrée de septembre et tous ces forums et conventions, les dépôts de candidatures aux tremplins, demandes de subs...
On a même des festivals qui en portent la marque jusque dans leur nom : le "Printemps" de Bourges, Solidays (les vacances solidaires).
L'offre à durée limitée dans la société
Dès qu'on entend l’expression "offre à durée limitée" on a...
Des images criardes dans la tête : des pourcentages en rouges, des chiffres barrés en noir, des chiffres des chiffres, des trucs écrits en tout petit en bas avec des conditions toutes pétées (à partir de 179€ d'achats*, dans un rayon limité à 10kms autour de votre domicile, pour les porteureuses de la carte qui sont déjà passé-e-s en magasin l'avant veille et qui viendront habillé-e-s en lutin-e-s de Noël, dans la limite des stocks disponibles - *hors pastilles bleues)
Des messages publicitaires radios stressants : à la fin de la pub, la personne parle HYPER VITE, mais genre HYPER HYPER VITE, pour dire tout ce qui est écrit en tout petit.
On veut pas vraiment que vous lisiez, on veut pas vraiment que vous entendiez.
Ah et puis la folie soldes, le Black Friday… Ça peut être cool on peut faire de "bonnes affaires" mais c'est parfois abusé, fatiguant, pas si intéressant, les scènes de bataille dans les grands magasins font peur, et surtout, tout ça, c'est encore le GRAND MÉCHANT CACAPIPITALISME
Mais l'offre à durée limitée dans la musique ça peut être aussi...
Une campagne de crowdfunding : pendant un mois ou plus, vous pouvez financer un projet en construction et obtenir en contrepartie des disques dédicacés, des goodies, des chansons personnalisés, des expériences inédites avec vos artistes adoré-e-s, des avant-premières, des remerciements dans le générique de fin d'un clip…
Du merch spécial vendu seulement après les concerts
Des concerts en ligne qui ne resteront disponibles que pendant un temps donné : je prend l'exemple du concert en live Instagram de l'artiste Tétha disponible ICI. Si le lien ne fonctionne pas, c'est que vous avez passé la date de validité du concert 😉 suivez THÉTA ICI QUAND MÊME
En fait, beaucoup d'évènements existant depuis la nuit des temps ont été transformés en "offre à durée limitée" par la magie du marketing...
Ce sont les Bandcamp Fridays qui m’ont fait penser qu’un peu comme tout, l'offre à durée limitée à beau être une technique de marketing manipulatrice, utilisée à bon escient, ça peut être chouette, avant de trouver mieux.
Bandcamp
Au cas où vous ne le sauriez pas, Bandcamp est un magasin de musique en ligne qui s'adresse principalement aux artistes et aux labels indépendants.
Cela permet à beaucoup d'artistes et de labels de vendre en ligne de la musique digitale et physique, du "merch" (CDs, vinyles, K7, clef USB, t-shirts, posters, objets en tout genre...) et de pouvoir se passer d'une entreprise de distribution dont le rôle est de mettre ces objets culturels dans les bacs des grands et des petits magasins de musique.
Je tiens à préciser qu'on peut être distribué-e-s à la FNAC (ou autre) et quand même vendre sa musique sur Bandcamp.
Tout est possible car cela se négocie avec le contrat de distribution que votre label (ou vous-même si vous êtes votre label) va signer avec le distributeur physique.
Je ne vais pas m'attarder longtemps sur les mérites de Bandcamp et l'importance d'avoir un compte Bandcamp pour les artistes indés qui n'ont pas (encore) de contrat de distrib physique (même s'iels ont l'impression que leur style de musique ne correspond pas à cette plateforme).
L'important avec Bandcamp c'est de donner la possibilité aux fans d'acheter en ligne de la musique physique et des "goodies", quasi directement aux artistes ou à leur label. Pas besoin de construire une boutique sur son site internet, pas besoin de vendre via Paypal après des échanges de messages privés, pas besoin de vendre via une boutique Instagram ou autre.
Bandcamp se charge de tout (en se prenant une charge bien entendu) et permet aussi aux artistes de collecter les emails des fans lors de l'achat (avec leur consentement), d’envoyer des messages via Bandcamp aux fans. L’appli de Bandcamp est aussi assez esthétique et simple à utiliser pour écouter de la musique sur les smartphones.
Ainsi tout-e artiste qui a pressé des CDs, même en petit nombre et même s'iel ne les vend qu'après les concerts, devrait réfléchir à l'option Bandcamp.
Bandcamp est vu pour beaucoup comme une chouette alternative à la suprématie des plateformes de streaming qui rétribuent mal les artistes (et leur équipe).
Les Bandcamp Fridays
En 2020 pendant la pandémie, Bandcamp a annoncé qu'il renoncerait à ses parts de revenu et donnerait toutes les ventes aux artistes pendant 24 heures.
L'initiative a été répétée les mois suivants et a été nommée le "Bandcamp Friday" le "Vendredi de Bandcamp". Grande nouvelle : l'initiative continue en 2023.
Cela veut dire que ça fonctionne et que tout le monde est content.
Cela fonctionne tellement bien qu'un site dédié "Is It Bandcamp Friday?" a été créé pour qu'on s'y retrouve avec les fuseaux horaires (les QG de Bandcamp sont Californie) (sans blague ?).
Cela fonctionne tellement bien que beaucoup de personnes attendent les Bandcamp Fridays pour faire leur marché.
Plusieurs GIF “Bandcamp Friday” existent pour les stories Instagram :
C'est lors de ces Bandcamp Fridays que j'ai fait des ventes sorties de nulle part cette année alors que je ne faisais aucune promo car j'étais en arrêt.
Les artistes profitent de cette journée pour rappeler au public l'existence de leur merch qui est toujours en vente.
CAR, on le sait, quand on débute, quand notre projet est émergent, et même pas quand tout ça, ce n'est pas en laissant simplement l'icône de Bandcamp sur notre site ou notre "linktree" que la majorité des gens vont d'elleux-mêmes acheter la musique.
Il faut montrer, rappeler, guider le public, voir l’éduquer à l'achat en ligne. Ce n'est pas "vendre son âme au diable" que de faire ça. C'est juste dire que "ça existe et c'est en vente".
Le public est inondé d'infos. Il va sur internet de son lit, des WC, des transports, en faisant la queue... Il n'a pas toujours la tête ou les moyens ou le temps d'acheter, même s'il ne serait pas contre.
Il y en a aussi des gens qui ne savent pas comment Bandcamp fonctionne et même ce qu'est Bandcamp.
L’allégorie de la criée au marché
Pensez au jour du marché, une ou deux fois par semaine.
Les vendeur-euse-s clament les mérites de leur produits. Certain-e-s le font avec beaucoup d’humour, de poésie, certain-e-s chantent. D'autres nous cassent la tête mais ça fait partie du jeu. Le marché et sa "criée" c'est tout un art, une ambiance, une culture... Cela ne nous choque pas. On ne va se dire "oh la la ces vendeur-euse-s, iels font leur promo et veulent vendre leur tomates, vraiment ce sont des vendu-e-s, iels nous manipulent à nous faire ça l’unique jour du marché en plus".
Pourquoi les artistes n'auraient pas le droit de faire de même ? Et pour illustrer le sujet des "offres à durée limitée", pourquoi se serait mal de faire de même lors des Bandcamp Fridays ou autre ?
Conseils pour une offre à durée limitée réussie avec l'exemple des Bandcamp Fridays
Et celui que je propose pour l'abonnement payant à ma newsletter 😁
Clarté du message
J'ai appris ce que voulait dire "we are waiving our revenue share" "nous renonçons à notre part de revenu" à force de lire les messages de Bandcamp à propos des Bandcamp Fridays sur les réseaux sociaux, dans leur newsletter etc.
J'ai bien compris que ça se passe un vendredi et que les artistes y gagnent au jeu.
Donner un message clair, c'est rassurer les client-e-s.
Par exemple, quand je fais la promo de mon offre de lancement à durée limitée pour l'abonnement payant à mon blog / newsletter, je spécifie bien les différentes choses auxquelles l'abonnement donne droit. Substack automatise aussi le listage.
Et je dis clairement les chiffres, même si dans le milieu de la musique ont a du mal à écrire sur nos posts "mon CDs est à 12€ sur Bandcamp (compter les frais de port en plus)". J'ose et j’écris bien : "abonnement payant à 4,80€/mois ou 48€/an au lieu de 6€/mois ou 60€/an".
J'avoue que j’aurais peut-être plus de mal à mettre des prix aussi clairement sur les posts de VoxAxoV, mon alter-égo artistique...
Je rassure aussi les gens en leur rappelant bien que le contenu du blog et la réception des newsletter restent toujours gratuites car "le site peut prêter à confusion".
Choix de date judicieux et qui parle aux gens
Pour les Bandcamp Friday, c’est très bien pensé, le vendredi c'est pile avant le week-end, pratique pour les gens qui achètent la musique pour leur mixs du week-end :D
Dans mon cas, je ne pouvais pas trouver plus symbolique que le 31/12/2022 à 23h59 pour une offre de lancement.
Pas moyen de moyenner
La date, c'est la date. Quand le Bandcamp Friday est terminé, il est terminé.
Le 1er janvier 2023 à 00h01 l'abonnement payant à mon blog passera à 6€/mois ou 60€/an. Substack, la plateforme que j'utilise pour mon blog / newsletter automatise l'opération.
6€/mois ou 60€/an, c'était le prix de base que j'avais calculer pour entrer un minimum dans mes frais. Un minimum. Je le répète, un minimum.
Mais je me lance. J'ai envie d'attirer les gens, de tester la plateforme et ce que je propose. Surtout je voulais permettre à mes proches et les artistes que j'accompagne (mon "1er cercle") de me soutenir ou de bénéficier de mes services à moindre coût et de participer à mon effort de construction.
Iels savent que je leur en serai toujours reconnaissant-e-s.
L'honnêteté
Ça rejoint la clarté. C'est tenir ses engagements. Éviter les coups de Trafalgar. Éviter les conditions alambiquées écrites en tout petit dont j'ai parlé plus haut.
Oui Bandcamp renonce à sa part de revenu. Oui c'est tout bénef pour les artistes.
Oui l'abonnement payant à ma newsletter est bien de 4,80€/mois ou 48€/an au lieu de 6€/mois ou 60€/an jusqu'au 31/12/2022 23h59.
Oui vous entrerez dans le groupe Discord et vous allez voir c’est super.
Oui vous pourrez me poser des questions.
Oui je vous soutiendrai.
Oui vous recevrez des promos pour des services et des contenus artistiques, des cadeaux qui sont toujours disponibles.
La répétition
Personne ne vous en voudra de faire la promotion de votre musique (ou alors ce sont des ignobles personnages). C’est même logique : un-e artiste, ça promeut et vend sa musique, ses goodies, ses billets de concert… ça doit manger, comme tout le monde.
Je ne parle pas d’utiliser chacune de vos prises de parole sur le web ou durant les concerts pour crier au public “ACHETEZ MA MUSIQUE POUTRELLE” (quoi que ça peut être votre style). Parcimonie. Trouvez le ton juste, qui vous correspond.
Mais n’ayez pas trop peur de vous répéter. Si ça agace les gens, c’est que ce ne sont pas vraiment vos fans.
Depuis le début, je parle de mon abonnement payant tout en spécifiant que le contenu du blog restera disponible gratuitement. Si ça vous enquiquine, tantpis.
Je bosse poutrelle, il faut bien que les gens achètent mes tomates pour que je puisse acheter des pommes.
Mon ton est apparu naturellement : moitié humour, moitié pédago.
Avec VoxAxoV en revanche, je ruse. J’utilise un vocabulaire et un ton spécifiques, quasi sectaires “propagez la bonne parole” “soutenez notre culte sans dogme”, cela m’amuse. Durant les concerts (les cérémonies), je parle même de “faire la quête” (comme dans les offices religieux).
Durant ces temps limités, demandez du soutien et donnez-en
Pendant les Bandcamp Fridays, beaucoup d'artistes recommandent d'autres artistes. Je fais mes achats musicaux pour mes mixs ces jours-là et j'en parle en story si j'ai le temps.
Dites aux gens de tenter de boire moins de bières, d’acheter votre musique lors des Bandcamp Fridays, à la fin de vos concerts, durant les campagnes de crowdfunding, de payer vos places de concerts.
Et SURTOUT, si vous êtes artistes ou non-artistes du milieu de la musique, devenez les fans de vos amix artistes. Soutenez vos potes artistes et achetez ce que qu’iels proposent. Vous êtes, après la famille et/ou le cercle proche, le 1er public des autres artistes !!
C’est ce que je fais : je participe souvent aux campagnes de crowdfunding de mes amix artistes et j'offre les contreparties pour les anniversaires, les fêtes...
Quand j’ai plus de sous, je fais ce que je peux. Comme laisser des commentaires autre que des suites d’émojis sur les posts ou les vidéos YouTube.
Alors faites-de même, soutenez-moi. Profitez jusqu’au 31/12/2022 de la promo.
Des amix à moi se sont inscrit-es à la newsletter pour me soutenir ❤️️
44€ par an, c’est comme participer à une campagne de crowdfunding.
Procrastination
L'offre à durée limitée pour le marketing corporate focus business qu'on aime pas, joue sur la procrastination.
Les gens mettent souvent du temps à acheter car l'argent ça coûte cher et qu'en général on se méfie. Surtout quand il s'agit d'abonnement.
On procrastine aussi quand il s’agit d’achat de musique, ces biens non essentiels qu’on pense obtenir « gratuitement » sur les plateformes de streaming.
L’offre à durée limitée permet de pousser les gens au popotin.
On le voit bien durant les derniers jours des campagnes de crowdfunding : toustes les retardataires s’y mettent enfin.
"Abrogation des risques"
Un dernier terme marketing pour la route. L'abrogation des risques dans l'offre à durée limitée c'est une garantie pour rassurer les client-e-s.
C'est bien souvent : satisfait-e ou remboursé-e.
Dans le cas du Bandcamp Friday, je ne pense pas qu'il y ait cette fonction. Je vois mal un-e acheteur-euse dire à l'artiste "ta musique est naze, je te la rend, rembourse-moi stp".
Mais dans mon abonnement payant, je vous garantie que si vous n'êtes pas satisfait-e, je vous rembourse. Et je compte sur vous pour ne pas hésiter à me le demander.
Le mot de la fin : sachez que je me fais extrêmement violence
En écrivant cet article, j'ai peur.
J'ai peur qu'on me prenne pour une vendue.
J'ai peur de passer pour une personne qui envahit les gens avec son offre à durée limitée.
J'ai peur que mon message initial "permettre aux artistes d'apprendre de mon expérience, de se sentir moins seul-e etc." soit effacé par mon auto-promo.
J’ai peur d’en faire trop et que mon comique de répétition soit mal compris.
J'ai peur que mon art en pâtisse. Mon aventure artistique, VoxAxoV, c'est de la magie, du théâtre, qui emmène le public bien au-delà des réalités mercantiles de notre société.
J'ai peur de vous perdre.
J'ai peur d'être jugé-e.
Mais je me reprends. Je lance aussi ce blog / newsletter pour moi. C'est une prophétie auto-réalisatrice.
J'ai besoin d'argent. Comme tout le monde.
Et le métier d'artiste est très instable et pour 99% des gens, précaire.
Et je sors d'un an d'arrêt maladie.
Et VoxAxoV est un jeune projet, très ambitieux, qui coûte cher.
Et je n'ai pas l'énergie et la santé de mes 20 ans.
Et pour l'instant mes activités de conseils me rémunèrent un peu plus que mes activités artistiques.
Et je ne devrais même pas justifier que mon travail mérite salaire avec tout ce que je viens de citer. POUTRELLE DE POMPE À MERLE.
Alors je me reprends à nouveau. Quand je dis que je me fais extrêmement violence, c'est faux, je me fais du bien en fait.
C'est juste un changement de positionnement douloureux car il me plonge dans l'inconnu. Comme j’apprends à “marcher” différemment, j’ai des crampes.
J'explose mon injonction à l'auto-censure. J'arrête de sourire en serrant les dents et ma ceinture.
Merci
Je remercie une fois de plus Julie Gam qui m'accompagne dans ce processus (son site ici).
Je remercie tous les membres de mon cercle professionnel proche (artistes ou non).
Je remercie les premières et les premiers membres du Club “Des Vies d’Artistes” d’avoir sauté le pas.
Je remercie toustes les activistes, coachs, artistes, non-artistes, du milieu et les fans qui se sentent touché-e-s par ce sujet, agissent et/ou ouvrent leur bouche.
Je vous remercie vous qui me lisez.
On garde le cap !!