Cette newsletter sur la newsletter dont je vous parle depuis plusieurs semaines ne vient décidément pas 😂
C'est qu'une fois de plus le précédent article sur nos besoins de pause vous a beaucoup parlé !
Alors je continue sur ma lancée en vous donnant des conseils concrets !
La saison froide est bien arrivée en France métropolitaine et nous sommes nombreuses et nombreux à être malades. Ajoutez à cela le stress des fins d’années, c’est la porte ouverte à tous les craquages.
Ce sujet deviendra une série : comment travailler dans le milieu de la musique sans perdre la tête.
J'ai rassemblé ces conseils concerts pour s’accorder des pauses grâce à plusieurs sources :
- mon expérience personnelle, mes lectures, écoutes de podcasts…
- mes échanges avec d'autres artistes
- des workshops avec Musiciennes&Co ou l’atelier bien-être organisé par Act-Right
- les conseils de Nicolas Galita (encore lui)
- mon sondage sur Instagram, merci à vous !!
D'ailleurs, rejoignez-moi sur Insta, je fais des storys amusantes ou intéressantes parait-il. » Mon profil perso Insta ICI «
Écoutons-nous !
Notre corps nous dit souvent stop... On dit qu’on a la flemme, alors qu’on a juste besoin de repos. En tant qu’artiste ou non-artistes du milieu de la musique, on est souvent amené-e à en faire beaucoup (trop). On fait aussi très souvent des choses qu’on apprend sur le tas, qu’on ne pensait pas devoir faire quand on débutait.
Quand on ne peut pas, on ne peut pas. Le "qui le veut le peut" est un mythe (enfin non, mais oui).
Pour avoir vécu un burn-out d’artiste post pandémique (lié à d’autres problèmes persos, mais on le sait bien, tout est lié), j'ai bien intégré la leçon de m’accorder des pauses, voir de me les imposer. C'est devenu une habitude.
Nous devrions militer pour notre droit au repos. Beaucoup d'activistes prennent ce sujet à bras le corps. Et cela depuis le commencement de l’ère industrielle. Le repos hebdomadaire. Les congés payés. Le temps partiel thérapeutique. Le congé maternité, parental. Les RTT. La retraite. Ne balayons pas en nous-mêmes ces années de luttes sociales.
Vous avez témoigné sur Insta de vos signes avant-coureur de craquage : irritabilité, pleurs, mauvaise hygiène de vie, addictions, oubli des besoins essentiels (manger, dormir), vertiges, difficulté à se lever le matin, fatigue générale, mal de dos et de tête, déprime générale alors que rien de grave n’est arrivé.
Plus crève-coeur : quand vous n'arrivez plus à vous occuper des autres, voir à "vous battre pour les autres".
Pour ma part, c'est bien souvent le mental qui flanche. Avec par exemple des pensées obsessives. Je me réveille et entre le rêve et la réalité, je pense déjà à ce que je dois faire dans la journée. Ou je tente de m'endormir, mais ça tourne dans ma tête, je suis parfois obligé de rallumer la lumière et d'écrire sur un bout de papier le truc auquel j'ai pensé ou d'enregistrer un mémo vocal. Quand ce sont des mélodies ou paroles de chansons, ça va. Mais quand il s'agit d'envoyer tel mail à Bidule, c'est mauvais signe.
Mise en bouche
Commencer par l'essentiel
Il y a énormément de conseils donnés aux artistes pour ne pas s’épuiser qui se concentre sur leur manière de travailler, de s’organiser. Le repos est présent dans ces conseils mais souvent en dernier, en mode « et bien entendu, n’oubliez pas de vous accorder des pauses ».
Oui bien entendu, mais comment on fait ? Et surtout comment on fait quand tout pousse les artistes et leur équipe à produire plus et toujours plus pour se faire une place ou la garder ?
Hors c’est bien là le problème principal selon moi. S’organiser c’est certes ultra important, mais c’est quelque chose qu’on nous conseille partout.
On apprend à s’organiser plus ou moins à l’école, dans nos jobs… Dans les formations professionnelles idem. Comme le statut d'auto-entrepreneur est de plus en plus courant, idem. La prolifération des bullets journaux, des tutos sur la productivité, des applis de to-do lists, sont la preuve de cette tendance.
En revanche, apprendre à prendre soin de soi, s'écouter, vivre dans la décroissance, c'est quelque chose dont on parle depuis peu en Occident. Et souvent ces discours ont mauvaise presse : assimilés au New Age, à une vie bourgeoise ou écologique impossible à tenir pour les personnes précaires, aux revenus instables ou métiers difficiles.
Dans le milieu de la musique on pourrait travailler 7j/7, 24h/24 qu'importe les saisons. Il y a des concerts tous les jours, en soirées, les week-ends, les réseaux sociaux et les plateformes de streamings sont toujours "ouvertes”. Durant les vacances d'été on fait des tournées ou on sort des morceaux estivaux. Durant l'hiver on fait des calendriers de l'avent, des covers surprises enneigées. Et la musique traverse les frontières et les fuseaux horaires.
Surtout, comme le modèle de réussite dans notre société est d’atteindre des sommets de gloire et de richesses, plutôt que de faire son petit bonhomme de chemin et vivre d'un public ou d’une clientèle restreinte mais fidèle, il y a toujours de nouveaux publics ou territoires à conquérir.
T'as sorti deux EPs ? C'est bon, t'es prêt-e pour l'album. T'as levé 5.000€ de sub ? Pour le prochain opus, tu peux miser sur 15.000€. Ça y est, le groupe est bien développé en France ? Allez, faut penser à l'export. On a signé sur un label indé ? Allez, faut signer en major mainteant. On a beaucoup d'abonné-e-s sur YouTube ? Allez, la prochaine étape c'est Vevo. Beaucoup de followers sur Insta ? Allez, on est prêt-e pour le placement de produits.
On nous dit de penser nos carrières de manière exponentielle.
Ça n’est pas pour rien qu’il aura fallu attendre ces quelques dernières années pour qu’on parle ENFIN du burnt-out des artistes et de la santé mentale dans le milieu.
En revanche, vanter les mérites du statut de l’artiste entrepreneur, dire aux artistes comment se structurer, s’organiser, occuper l’espace scénique et médiatique, organiser sa com, gagner en visibilité, s'exporter… C’est un peu la routine.
On ne dira pas merci à La Fontaine
Selon moi, la fable de La cigale et la fourmi a fait énormément de tord aux artistes.
Les artistes sont de très très gros bosseurreuses. Iels ne vivent pas d’amour et d’eau fraîche. La maîtrise de leur instrument, de leur voix et leur talent de composition et d’écriture ne leur tombent pas du ciel. J’ai du mal à croire qu’on naît avec la capacité d’écrire des tubes. J’ai aussi du mal à croire que certains bébés seraient de base inaptes à créer ou à devenir artiste (professionnel-le ou amateur-ice).
Certain-e-s artistes s’auto-critiquent ou sont jugées par les pros ou même par leur entourage comme des artistes flemmard-e-s ou compliqué-e-s à gérer. “Bidule est pas manageable” "Machine attend que tout lui tombe dans les mains" "Les Pouets ont pas compris qu’il fallait quand même un peu gérer leur com et faire du washa washa”. Ça peut être vrai dans certains cas quand ça devient de la pédanterie ou de la manipulation d’autrui, à la base un-e artiste c’est censé-e faire surtout de l’art, point barre.
Mais si on en est là aujourd’hui avec des artistes déprimés, en lutte contre des addictions, harcelé-e-s, précaires, en burn-out, perdu-e-s avec la partie business du métier etc c’est que personne n’attend d’abord d’elleux de trouver un équilibre. Il faut gagner des tremplins, travailler d'arrache pied, avoir un story telling de combattant-e-s, déplacer des montagnes, se démarquer de la masse.
Et on intériorise ces injonctions. Alors que je les ai bien identifié en moi et que je les combat, j'en suis toujours la victime.
Tout autour de nous, on nous pousse à ne pas nous reposer. C’est un problème global dans la société occidentale. Nous devons avant tout produire. S’arrêter est mal vu ou vu comme un échec (les fameux “trous dans les CVs”). Même nos vacances doivent être instagrammables ou utilisées à bon escient.
On évolue dans une société où les inégalités se creusent, les subventions et les aides diminuent, le coût de la vie augmente, alors il faut travailler plus pour (sur)vivre.
Et n'oublions pas que la pandémie c'était hier et que notre milieu a été touché de pleins fouet. Nous pâtissons toustes encore des conséquences que cela a engendré même si on ne s'en rend pas compte.
Le cas du repos des artistes
L'artiste se régénère aussi dans la contemplation, dans l’arrêt, dans les rêveries, la concentration intense. Une concentration intense qui viendra plus facilement si on a une bonne énergie. Une bonne énergie qu'il (re)trouvera grâce surtout au repos.
Conseils Généraux
Pour commencer, forcez-vous à l'arrêt
Prenez votre agenda. Oui maintenant, là tout de suite. Si vous n’en avez pas, c’est peut-être le moment de songer à en avoir un (en papier ou virtuel).
Regardez vos semaines à venir. Si elles ne sont pas trop remplies car tournée ou enregistrements, je veux que vous bloquiez deux jours par semaine pour du repos, des loisirs hors milieu de la musique. Si possible d’affilée. ALLEZ.
Deux jours dans l’agenda. Je dis deux jours car je sais qu’il y aura quand même du débordement et qu'il faudra gérer vos tâches ménagères, familiales ou administratives.
Une pensée particulière pour les parents. Je n’ai pas d’enfants donc je ne veux pas donner de conseils sans avoir creusé l’histoire. Vous interroger, savoir comment vous faites et en faire un article est réellement un de mes gros projets d’articles… tout ce que je retiens des conversations que j’ai eu avec des parents artistes ou non du milieu était qu’il fallait quand même tenter de s’accorder des temps pour soi et de se reposer en solo…
L'horreur des notifications
Depuis que j'ai coupé toutes mes notifications il y a plusieurs années, je vis beaucoup mieux. Pas un son ou une bannière, même les SMS, sauf pour les coups de téléphone.
Je sais qu'on m'appellera si il y a une urgence. Les urgences, les vraies, ont été gérées par coups de fil. Et j'en ai eu de vraies urgences : entre autres, un incendie énorme dans la maison mitoyenne à la mienne alors que l'artiste soleil de mon coeur Arbas était en résidence chez moi, et moi en vacances à Brest.
Si j'allumais toutes ou une partie mes notifications, ma vie serait un réel enfer. Sms, email, messenger, insta, facebook, mes jeux bébêtes, signal, slack, whatsapp, tiktok, OkCupid (NB : je n'y suis plus), la banque, mon podomètre qui me fait gagner des sous (je peux vous marrainez si vous voulez 😄), Vinted...
Alors, desfois on coupe nos notifications mais on vérifie quand même nos applis par réflexe, pour ne rien manquer au cas où. Forçons-nous au mode avion, dans les transports notamment. Mettons nos téléphones au fond de nos sacs. Loin de nos mains quand on se repose. Ne posons pas nos téléphones sur la table des restaurants ou des cafés.
Les mini-pauses dans une journée de travail
Vous m'en avez parlé lors du sondage et moi aussi je m'y adonne désormais avec joie.
Il y a quelques année, avant que je réalise que j'étais proche du burn-out tous les mois, j'avais l'habitude de travailler en mode tunnel : 3 heures quasi sans m'arrêter devant mon ordi pour le booking par exemple.
Vous pouvez vous aidez d'un minuteur. Cela marche surtout pour les sessions business, lorsqu'on est devant son ordi ou son téléphone à faire quelque chose d'important, de vital, de super méga urgent comme une candidature pour un tremplin ou un post Instagram.
Vous allez donc être en pleine émulsion au bout de 30 minutes et vous ne pourrez donc pas vous arrêter. Optez donc pour la fonction snooze et cela vous obligera à vous arrêter au moins au bout de 45min, une heure ?
Ludovic Laviec, artiste et coach de vie musique, m'a parlé de la technique pomodoro que je ne connaissais pas. Intéressant : Technique Pomodor sur Wikipedia.
Mettez un minuteur toutes les 30minutes et lorsqu'il sonne, levez-vous, étirez-vous, allez boire un verre d'eau, carressez votre animal ou une plante, regardez par la fenêtre, faites les 100 pas, que sais-je…
C'est la même pour les activités créatrices et musicales : sessions d'enregistrements, les tournées et les répétitions. Prenez des pauses ! Pensez à vos oreilles aussi, à vos cordes vocales, à vos membres, votre dos...
S’allonger (et dormir si on peut)
Il y a des personnes qui s'endorment partout et facilement. La chance quand on est musicien-ne en tournée ou en période d’activité intense.
Pour les autres (comme moi), je me crée une "bulle" lors des transports : boules quies ultra puissantes, coussin, couverture, masque de nuit, chausson, fringues et chaussures confortables qui s'enlèvent et se remettent facilement, grand manteau enveloppant. Desfois, miracle ! je m'endors.
Et si je chante beaucoup pour le concert en question : je tente (je dis bien je tente) de ne pas trop parler. Les transports nous obligent à crier pour discuter (mention spéciale si vous avez un van pourri ou si vous prenez l’avion). On perd souvent sa voix à ce moment-là sans qu'on s'en rendre compte. On pense, à raison, que c'est surtout à cause de la fatigue (et la fête post-concert pour les festifves). Mais on oublie que 5heures à débattre à haut volume sur le bien fondé des NFT avec son équipe en essayant de couvrir les bruits de moteur, ça fatigue notre voix (et notre tête).
Désormais, je n'ai plus aucun scrupule à m'allonger dans mon lit en pleine journée et à faire des siestes si j’y arrive.
Quand je fais des concerts ou des résidences, je tente de m'allonger où je peux. Je me suis déjà allongée avec des boules quiès sur la scène en attendant mon tour pendant les (longues) balances lors de tournées très fatigantes avec le Kilimanjaro.
Oh d'ailleurs, j'écris depuis... 1h30. Il faut que je me lève ! Mon dieu... Ah bah pile poil quand le chat arrive pour me demander bien trop en avance ses croquettes.
Quelle belle transition pour enchaîner sur...
Les petits plaisirs quotidiens qui déstressent
Gardez le contact avec la musique
Quand je fais une journée très business, ou une journée gestion de dossiers personnels, je vais pianoter ici et là quelques minutes, je chante sous la douche, en cuisinant ou je danse, comme ça, pour le plaisir.
Accordons-donc des petits plaisirs artistiques, par petites touches. Pour garder le contact avec notre métier de base.
Les animaux et les plantes vous guident
Je m'autorise des séances de chill complet dans mon lit. Avec les animaux de compagnie, c'est encore mieux.
Mon chat m'aide à comprendre ce qu'il y a de plus important dans la vie : manger, faire sa toilette, jouer, faire des balades dehors en étant curieux de tout, dormir, kiffer la sensation douce et molletonneuse des couettes, s'étirer, se dorer la pilule au soleil.
S'occuper des plantes dans une journée de surmenage c'est aussi hyper relaxant. Ça fonctionne aussi si vous travaillez en bureau ou si vous êtes en studio.
Ramenez une plante, il en existe qui vivent avec peu de lumière : le Calathéa, le Pothos, le Pilea Cadierei, L'Aglaonema, le Ficus Elastica, le Caladium, le Guzmania, le Spathiphyllum, le Tradescantia Zebrina, le Pépéromia (j’ai copié une liste hein).
Vive l'air frais
Vous avez été nombreuxses à parler de respiration pour vos moments de détente "prendre une grande respiration", "faire entrer l'oxygène dans mes poumons" etc.
Alors tentons de respirer. Faisons des balades. Si le quartier ne s'y prête pas, ouvrons la fenêtre, regardons le ciel...
Si vous avez du mal à vous mettre à faire des balades mais que vous en avez la possibilité, je me répète, vous pouvez télécharger des podomètres marrants.
Je me répète, j'en utilise une et je me répète, je peux vous marrainner. Je sens que toustes mes proches que je saoule avec ça me dire "tu as osé en parler dans ta newsletter !!".
Lors de vos ballades, laissez aller vos idées. Normalement, au bout de 20 minutes, vous pouvez déjà sentir que votre esprit se calme. Si vous êtes du genre hyperactifve ou en manque de connexion humaine : appeler quelqu’un, ramasser des végétaux, prenez des photos de ce que vous voyez…
Prenez ce moment comme un temps d’errance poétique.
Vos autres passions
Je parlerai de mon expérience propre. Je fais désormais beaucoup d'artisanat et c'est pour moi un réel moment de relaxation. Je sais que certain-e-s artistes de musique dessinent ou peignent et ressentent la même chose.
Et vous, quelle est votre violon d'Ingres ?
Le business : pas chez moi
Beaucoup travaillent pour leur moment business hors de chez eux, ce que je fais souvent pour l'écriture de mes newsletters. On va dans un café calme, avec des prises de courant et des bons sièges, si possible... J'emmène toujours mon casque anti-bruit. Mieux que les boule quiès, ce casque indique aux gens "ne pas déranger".
On peut aussi opter pour la bibliothèque.
Certaines personnes habitent en pleine campagne. Pourquoi pas se prévoir une journée en ville pour travailler le business ?
Vu que beaucoup d'artistes ont des associations ou en font partie, il y a aussi les maisons des associations qui peuvent vous prêter leurs locaux.
Tout couper
On est beaucoup à utiliser la technique de l'ermitage, de la mise au ralenti de notre vie. Cocooning, coupure des écrans, des réseaux. Mode avion.
En se coupant du monde, on se recentre sur soi. On entre dans un rythme plus profond ou plus léger. On se donne le temps de réfléchir à ce dont on a le plus besoin. Ou on se donne le temps de ne plus réfléchir du tout.
Être en contact avec ses proches est pour certain-e-s une source de relaxation mais pour d’autres, à certains moments ou toujours, c’est un effort de sociabilité à faire en plus. Apprenez à ne pas répondre aux appels de vos proches pour faire le vide. Mention spéciale pour les parents poules qui appellent leur enfants de 25 ans et +, tous les jours, voir plusieurs fois par jour…
S'occuper de soi
Le self-care revient beaucoup dans vos réponses : se faire un masque, boire une bonne tisane, les câlins, le bain, la longue douche.
À propos du bain ou de la longue douche chaude, à chaque fois vous me dites "je sais c'est pas bien pour la planète". Bon, une fois de temps en temps pour sauver votre santé mentale, c'est ok. Vous pouvez utiliser l'eau du bain pour vos WC, voilà.
S’occuper de son chez-soi
Pour d'autres, s'occuper de sa maison est un moyen de s'occuper de soi : trier des affaires, faire un grand ménage en écoutant de la musique, décorer, faire le jardin...
Quand on vit une vie à toute allure et qu'on est souvent en tournée, c'est vrai que retrouver son chez-soi et s'en occuper peut adoucir le stress.
Si cela n'est pas vécu comme une corvée et que les tâches ménagères sont partagées équitablement BIEN ENTENDU.
Être avec les autres, s'ouvrir aux autres
Certain-e-s sortent de chez elleux, vont dans des cafés ou autres pour bosser à plusieurs ! Ambiance co-working : journée recherche de subs, booking, création de PDF...
On est parfois très isolé-e dans nos journées. Alors on peut sortir de chez soi, aller boire un rapide café (ou un thé ou un jus) dans un lieu où on pourra discuter avec d'autres personnes. Si vous habitez dans un patelin où il n'y a pas de lieux conviviaux et que vous vous sentez seul-e-s, faites une ballade ou allongez-vous et appelez un-e proche...
Bandes d'ami-e-s artistes ! Soutenez-vous mutuellement à tout couper. Cela m'arrive souvent de rappeler aux artistes que j'accompagne qu'iels m'avaient dit qu'iels tentaient de se reposer ces derniers temps. Alors pourquoi iels m'envoient une question à propos d'une résidence ou d'un contrat ? Je sais que vous vous reconnaissez 🙃
Parler et se confier à ses proches lorsqu'on est trop stressé-e est quelque chose qui est revenu dans vos réponses au sondage. Les autres nous permettent de nous détendre.
À force de beaucoup évoluer dans le monde de la musique, on va aux concerts des potes, nos amix sont nos partenaires de musiques et/ou pros. Desfois tout est mélangé quand on bosse en famille, en couple, entre amix d'enfance...
Il faut absolument tenter de faire "d'autres choses" avec ces gens-là et tenter de ne pas couper les ponts avec vos proches qui ne sont pas dans le milieu de la musique.
On est nombreux à consulter des psys, des thérapeuthes. Ces moments sont des moments de "travail sur soi", mais ils sont de véritables pauses dans votre quotidien. Et c'est comme pour tout, organisons bien les journées de consultation en prévoyant un temps de pause, on y va et on en sort souvent retourné-e...
Vacances en équipe
Pour les groupes de musique qui sont très souvent ensemble, plutôt que d'aller boire des coups dans un bar où vous finirez sûrement par parler de ce que vous faites ensemble, tentez de faire des "activités" ensemble : bowling, balades en forêt, vélos, jeux de société, escape game, atelier tricot, cinéma, musée, piscine, accrobranche…
Inspirons-nous de l'esprit corporate 😎 Plutôt que de faire encore des "afterworks", ces apéros post-répètes qui existent depuis la nuit des temps dans le milieu de la musique, faites des voyages de team building 🤣
Et OUI ce sera du temps pris sur le travail. Mais c’est pour le bien-être de votre équipe et de vous-même.
Peut-être pensez-vous que vous n’en avez pas besoin car vous voyagez souvent ensemble en tournée et/ou que vous voyez du pays. Mais on sait très bien que durant les tournées et les résidences, on n’a pas le temps de profiter. C’est même hyper frustrant.
Et vous allez me dire “mais ça coûte cher”… si vous êtes prêt-e-s avec votre groupe à partir en vanne coincé-e-s comme des sardines pour jouer à 600km, vous ne serez pas contre le fait de vous cotiser pour partir faire du camping pas cher à 100kms de chez vous.
Si vous gérez seul-e un groupe dont vous êtes le / la lead, vous ou votre label pouvez expliquer aux membres que là c’est différent, que vous proposez des "vacances", que tout le monde peut mettre la main à la pâte financièrement ou au niveau de l’orga. Ce peut être le moment d’échanger les rôles : votre guitariste va s’occuper de booker les tickets de train, et pas vous.
Si votre entourage pro peut se le permettre, demandez-lui du budget pour ça. Qui ne tente rien n’a rien.
Les situations compliquées
S'obliger des pauses, peut être très compliqué à mettre en place quand on vit à 100 à l'heure, qu'on est très souvent en tournée, en pleine montée de renommée etc.
Je pense notamment aux personnes du milieu dont les partenaires d'amour n’y sont pas, mention spéciale si il y a des enfants dans l'histoire.
Tentez au mieux de vous autoriser des soirées d'amour, des week-ends famille.
Et comme desfois ça n'est pas possible car vous bossez les week-ends, tentez de vous organiser au mieux. Je sais que c'est un conseil inutile car vous gérez déjà comme vous pouvez et que êtes en pleins dedans H24.
Donc ce conseil peut vous aider si vous projetez d’avoir des enfants ou que vous venez d’en avoir et que l’angoisse vous prend. À ce qu’on m’en dit, la clef sera l’organisation, le lâcher prise (dans nos exigences) et l’inclusion des enfants (quand c’est possible) dans nos activités pros.
Je vous partage donc ce replay sur la parentalité durant le MaMa Festival et Convention 2022 : Parent.e.s en tournée, comment concilier la vie de parents et la vie d'artiste ?
La famille-famille et la famille choisie (et ce peut-être une famille musicale bien entendu), sont à chérir. Lorsque la fin du monde arrivera, c'est vers elles que vous vous tournerez. Alors, allez ensemble nager dans des lacs, gravir des montagnes ou construire des cabanes dans la forêt.
Le dernier conseil pour la route
Buvez de l'eau !
N'hésitez pas à partager vos routines repos : en commentaires, en réponses à ce mail... Nous avons besoin de nous inspirer les un-e-s des autres. Desfois, des choses qui nous paraissent évidentes ne le sont pas pour les autres.
Merci encore pour vos retours sur Instagram ❤️️