Bonjour à vous,
Et bien, cette newsletter rencontre beaucoup de succès ! Vous avez été nombreuses et nombreux à la rejoindre en une semaine.
Nous allons parler du MaMa festival et de mes ressentis et donc des conseils que j'en ai tirés.
Premier épisode : La préparation
Ces conseils tiennent pour n'importe quel évènement, festival, forum etc où vous vous rendez et où potentiellement vous pourriez rencontrer des gens. Ces conseils valent particulièrement le coup si vous débutez, si vous êtes timide, si vous souffrez du syndrome de l'imposteurice, si vous vous sentez en décalage avec le milieu, si tout cela vous impressionne, si vous faites partie d'une minorité / groupe opprimé etc etc.
Je les tire cependant de mon expérience personnelle. Et je suis à l'écoute si vous avez vécu les choses autrement.
Comme il y a beaucoup à dire, il y aura plusieurs épisodes.
REPLAY INTERVIEW "TRAJECTOIRE" AVEC JULIE GAM
Cet Insta Live avec Julie Gam m'a préparé psychologiquement au MaMA.
C'est ici : REPLAY DE L'INSTA LIVE
C'était super !
Merci à Julie pour l'invitation et à toutes les personnes qui étaient présentes !!
COMMENT J'AI SURVÉCU AU MAMA #1 - LA PRÉPARATION
Cette préparation a été à la fois logistique, administrative, organisationnelle, physique et psychologique. Oui tout ça.
Les essentiels : l'argent, manger, dormir, s'habiller, le sac
J'ai fait en sorte d'avoir de l'argent spécialement pour le MaMa pour payer mes cafés et ma nourriture, en offrir, ou autres dépenses de base.
Je tiens à dire qu'il y a 5-6 ans je n'avais pas les moyens que j'ai aujourd'hui, enfin si, mais je ne désirais pas les dépenser dans un pass pro. Je faisais ce qu'on appelle du Street MaMa. RDVs dans les cafés du coin. Balades dans les rues près du MaMa. Je réseautais de la sorte. J'ai d'ailleurs croisé pour cette édition des gens qui faisaient ça. Certain-e-s n'avaient aussi pas le temps et/ou l'énergie pour les conférences en journée, les concerts. C'est donc possible de "participer" au MaMa sans son pass ;)
Je le répète, la GAM propose à ses adhérent-e-s des pass à 65€ chaque année au lieu de 150€ pour les conférences et les concerts : https://lagam.org/
J'ai eu la chance de dormir tout près du MaMa chez mon père. L'année prochaine, je n'aurais plus accès à ce logement à l'emplacement idéal. Je pense sérieusement à louer à plusieurs un AirBnB ou à trouver bien en avance une chambre d'ami-e où atterrir.
J'ai préparé aussi mon sac en fonction : mes goodies (si vous avez des cartes ou du merch de petites tailles par ex), stylos, carnet, pochette pour ranger les millions de cartes qu'on m'a tendu, une batterie de portable rechargeable, un tote bag plus joli que celui que l'on nous donne, ma gourde, mes bouchons d'oreille, mes médicaments etc etc.
Ça n’était pas le moment de mon cycle qui est plutôt stable, mais je l’écris pour les autres : pensez aux protections hygiéniques !
J'ai aussi préparé mes vêtements en avance. J'avais envie d'être artiste même à une convention "pro". Je me suis donc habillée en VoxAxoV mais version légèrement casual.
L'agenda
Je n'ai rien prévu d'autre dans la semaine (artistique, RDV administratif, coup de fil...). J'ai eu des choses à gérer importantes qui sont tombées, j'ai fait comme j'ai pu, sans trop me prendre la tête, malgré le stress dans lequel cela me mettait.
J'ai prévu en avance où aller (conférences et concerts) pour éviter de prendre mon temps le jour J à checker les intervenant-e-s, les itinéraires, à gérer ma fatigue.
L'appli du MaMa est spécialement bien pensée pour s'y retrouver.
Forcément j'ai voulu en faire trop, donc j'en ai fait moins et c'est ok, y'a les replays ICI.
L'aspect psychologique
Me préparer autant m'a aidé psychologiquement.
J'ai sondé quelles personnes seraient présentes. Julie Gam m'avait donné le conseil suivant : dirige-toi vers les gens qui te mettent à l'aise. La solidarité c'est la clef. J'en parlerai dans un prochain épisode.
Je voulais aussi me tester vis-à-vis de l'alcool. J'essaye d'arrêter de boire depuis un an, le MaMA et tous les évènements de ce style sont une beuverie géante. C'est très compliqué pour les personnes qui souffrent d'addictions et qui tentent de s'en sortir. Les structures et entreprises du secteur n'organisent pas des apéros gratuits pour rien... Je voulais savoir comment j'allais gérer, si j'allais résister. Je parlerai aussi de ça dans un autre épisode.
Trouvez (ou pas) l'objectif et plongez !
Comme à ma grande habitude, je parle du plus important en dernier, au grand dam de mes anciens profs de philo qui me disaient toujours que j'écrivais mes dissertations à l'envers.
J'ai surtout réfléchi en amont à mon objectif. Pourquoi j'allais à ce MaMA ?
L'année dernière, c'est durant le MaMA que j'ai fait un burn out. Forcément, le but était d'abord de surpasser ma peur d'en refaire un. Je voulais me remettre dans le bain, apprendre durant les conférences, kiffer les concerts, revoir des gens.
Mais ça c'est moi.
J'ai besoin de me préparer pour me sentir bien. Y'a des personnes que ça stresserait peut-être trop de se préparer autant et qui préfèreraient y aller en mode impro.
En fait, l'essentiel c'est peut-être de comprendre un minimum où on met les pieds. Et de connaître son rythme, ses envies, ses besoins, comme toujours.
Et même, j'ai envie de dire... c'est en essayant qu'on apprend. On est pas obligé-e de tout savoir sur soi. C'est desfois en plongeant dans le bain qu'on se rend compte de nos besoins et des directions dans lesquelles on veut aller.
Alors, même si vous ne savez pas ce qu'il vous faut, allez-y, plongez. Vous pourrez toujours faire mieux la prochaine fois. Vous n'êtes vraiment pas seul-e-s même si ce milieu nous donne l'impression contraire, surtout lorsque l'on est artiste. Même des personnes très établies dans le milieu redoutent ce genre d'évènements.
Même s'ils sont anxiogènes, épuisants, ces évènements ne sont pas un champ de bataille et vous ne risquez pas d'en mourir. Les concerts et vos connaissances sont là pour relâcher la pression :)
Le mot de la fin : un MaMa plus accessible
Je dis ça alors que je suis moi-même en souffrance psychique et que j'ai dû me préparer comme un-e athlète. Le milieu de la musique est très anxiogène, le dernier rapport de CURA est criant de vérité à ce propos : rapport ici.
Je suis donc assez consciente que pour certaines personnes, ces évènements sont de réels champs de batailles.
Les violences sexistes et sexuelles, le racisme, le validisme, les LGBTQIA+phobies etc. y sont bien présentes. Le MaMA n'y aura pas échapper, pas besoin de sources pour en être sûre et certaine.
Soyez assuré-e-s que je vais aussi dans ces grandes messes-là pour changer les choses comme je peux. Rien que ma présence avec tout ce que je représente et traverse change la donne (je dis cela sans prétention aucune, il en est de même pour toute personne qui pense différemment et/ou est "hors norme").
Il y aurait déjà beaucoup à dire sur l'accessibilité de l'évènement : beaucoup d'escaliers, pas de sous-titres, pas de traducteur-ice-s LSF, pas de "safe space" ou de "lieu calme", problème d'espace dans certains endroits, la salle FGO Barbara très ex-centrée, les innombrables AR entre les différentes salles, les apéros ETC ETC.
On en parle aussi des nombreuses conférences sur l'écologie avec, en parallèle, un nombre incroyable de gobelets de boissons chaudes jetés ? L'année prochaine, je ramène un gobelet écolo pliable (les éco-cups ne sont pas une solution).
J'espère que quand ce mail aura pris la poussière, le futur le contredira. Il y a 5 ans, il n'y avait pas autant de conférences et d'initiatives sur l'égalité des genres. Les choses n'ont pas forcément changé du tout au tout, mais au moins, on en parle et on se sent moins seul-e, ça bouge (un peu).
J'espère donc que le MaMa 2023 sera plus accessible. On parle déjà beaucoup de santé mentale et ça fait du bien !
Et vous ? Vous vous préparez comment pour ce genre d'évènements ? Vous avez des peurs ? Des conseils ? N'hésitez pas à me répondre !
Voilà c'est tout et c'est déjà beaucoup ! ;)
On garde le cap !