J’ai longtemps hésité avant appuyer sur le bouton “Send to everyone now”. Je me livre tant aujourd’hui.
Mais je ressens un besoin presque viscéral de me confier.
Peut-être car ce sont aussi le silence et le déni qui ont engendré mon mal.
Ce “mal” ce sont les états d’âme, les montagnes russes émotionnelles, les pensées noires, la souffrance intérieure, la dépression.
Je finis ce texte sur une note lumineuse mais si votre sensibilité est aujourd’hui à fleur de peau, la lecture de cet article peut réveiller quelques souffrances.
Je suis prête.
Allons-y.
C’est à une grande amie, l’artiste Muriel Thibault, que j’ai demandé de me photographier pour rendre compte de ce que je suis aujourd’hui.
Muriel avait déjà immortalisé la venue à notre monde de VoxAxoV.
On est fin juillet 2018 et un orage phénoménal se prépare.
L’air est lourd dans ma chambre que j’ai transformé en studio photo.
Muriel me propose de danser avec mes mains. J’adore.
Je tente déjà d’apprivoiser mon ombre, Muriel le sait et le capte.
“VoxAxoV was born” et la pluie tombe enfin lorsque Muriel repart sur Paris.
Muriel est photographe et vidéaste mais aussi musicienne et productrice sous l’auguste pseudonyme de Mathild Empereur.
Mathild Empereur accompagne VoxAxoV sur scène au modulaire, aux programmations et au chant.
Muriel Thilbault fait l’honneur aux membres du Club des Vies d’Artistes de proposer une réduction de 10% pour ses services de photographe 🖤
Contactez-moi pour une mise en relation !
J’ai 42 ans et chaque jour est une épreuve et un enchantement.
Mes anniversaires ont toujours été doux-amers.
Je tente de conjurer le sort pour ce coup-là.
Oh Cosmos bien aimé !
Faites que ces mots rendent cet anniversaire 2023 moins difficile que les précédents !!
Être né-e pile en milieu d’année amène à faire des bilans. Un semestre ça compte quand même.
Alors ?
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Charlotte prend une grande inspiration.
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Ces deux dernières années ont été pour moi des catastrophes existentielles transformatrices.
Pas transformatrices dans le sens :
J’ai tellement appris de ces échecs !
J’ai surmonté des épreuves, maintenant rien ne peut plus m’atteindre !
Tout ce qui ne te tue pas te rend plus fort-e !
Transformatrices dans le sens que j’ai désormais de profondes cicatrices intérieures qui se rouvrent souvent et qui ne disparaîtront jamais.
Je dois vivre et faire corps avec.
Le dire, ce n’est pas m’avouer vaincue ou me statufier en victime. C’est accepter de composer avec un fait et de le faire savoir, pour que mon monde compose aussi avec.
Le mal m’habitait depuis longtemps.
Il se nourrissait de tant de choses. Il enflait sourdement.
Mon métier passionnant, la fête et le pan solaire de mon caractère rendaient invisible son expansion ou la stabilisaient.
Je ne pouvais pas me soigner. J’avais des urgences à gérer. Et comment peut-on éradiquer un mal dont nous n’avons pas conscience ?
…
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Et puis il y a eu la pandémie.
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Le corps trouve des moyens souvent alambiqués pour nous faire comprendre qu’il est enfin temps de s’occuper de soi.
Je pense qu’il a commencé à me le dire durant la semaine de mes 40 ans.
Semaine durant laquelle je devais gérer une prise de décision drastique et douloureuse et durant laquelle, en parallèle, VoxAxoV sortait de son cloîtrement pour lancer un dernier chant avant son ermitage forcé.
Ce mois de juin 2021 semblait porter, à tort, la promesse d’une renaissance. VoxAxoV et son équipe ont travaillé à la création de trois vidéos live. Un projet important et ambitieux. On ne se refait pas. Il vous sera révélé bientôt. Enfin.
C’est aussi durant cet été 2021 que le chat Orion et Julien Fallecker sont entrés dans ma vie.
Ces rencontres essentielles ont eu lieu tout juste avant que le mal, ne pouvant plus être contenu en moi, fasse éclater les digues, se répande partout et me noie.
Un beau cadeau de bienvenue à mes deux nouveaux compagnons de route, n’est-ce pas ?
Il y a eu la consumation1, l’arrêt maladie, les larmes, les médicaments, la fin de vie de C., son départ, nos deuils, les insomnies, les crises, les hormones qui se détraquent, l’estomac douloureux comme une brique, la maison et la musique que j’ai failli perdre…
Les problèmes se sont enchaînés en cascade.
C’était à ne pas y croire.
Un film.
Une loi des séries qui m’a donné l’impression de n’avoir jamais assez d’air pour continuer.
Aux urgences de St Raphaël, l’adorable docteure en chef m’a confirmé que oui oui, je n’ai « rien », enfin si, c’était juste une crise d’angoisse.
- Prenez soin de vous surtout.
- Je vais faire de mon mieux. Merci docteure, merci.
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Cohérence cardiaque
J’ai réappris à respirer et à manger. J’ai décidé de ne plus boire d’alcool, du moins d’essayer.
J’ai lancé #UneViedArtiste. À la vitesse des arbres, durant les rares accalmies, j’ai tout de même créé, collaboré, travaillé, vécu.
Les Adelphes, mes proches, mes partenaires et mes thérapeutes m’ont soutenu-e.
Le soutien allait dans les deux sens d’ailleurs. Je n’ai pas été la seule âme pour qui Mercure en rétrograde n’a pas dit son dernier mot à la supposée fin de la pandémie.
Cette quête pour la lumière et l’équilibre ne cessera sans doute jamais. D’autres épreuves s’imposeront. Le drame de l’existence perdurera tant que l’humanité anéantira le vivant par apathie, égoïsme ou despotisme.
Je ne peux et ne veux me résoudre à baisser les bras.
L’amour est là, “partout où tu regardes”2.
Il ne fait pas disparaitre les blessures et ne stoppe pas les guerres mais il insuffle le bonheur simple et le plaisir sur l’instant.
C’est pour préserver la possibilité des instants apaisés que je tiens bon.
Ce n’est pas cette “filière musique” tant haïe et tant aimée qui fait des artistes de 34 ans des seniors3 qui m’arrêtera.
Moi et mon clan, on a encore des choses à vous chanter, on en aura jusqu’à ce que notre coeur s’arrête de battre et au delà.
Nous méritons de nous célébrer.
Je le mérite.
Un joyeux anniversaire à moi-même.
Vous qui me lisez, proches ou moins proches.
Mon article vous a touché et vous voulez me faire un câloin.
Je prends. Merci. Câloin à vous.
Vous voulez m’offrir un cadeau car c’est mon anniversaire. Déjà, ne vous sentez pas obligé-e.
Oh mais vous insistez ? Vous êtes trop choux. Merci ❤️️
Pas un livre, pardieu, sauf si c’est vous qui l’avez écrit. J’adore les cadeaux créatifs ou culinaires : bonne huile d’olive, thé, épices, biscuits chics, sauces rares, confitures maison, tartinades... Oui je fais une liste d’envies. Avant je n’osais pas. Mais zut.
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Vous pouvez vous offrir de belles choses VoxAxoViennes ⇢ https://voxaxov.bandcamp.com/
Un câloin encore ❤️
Traduction française de “burnout” : Syndrome d’épuisement professionnel, également désigné par l'anglicisme burnout, combine une fatigue profonde, un désinvestissement de l'activité professionnelle, et un sentiment d'échec et d'incompétence dans le travail.
Source : Wikipedia.
“L’amour est partout où tu regardes” phrase tirée de la chanson “Je t'aimais, je t'aime, je t'aimerai” de Francis Cabrel.
Je fais référence à l’article paru dans Libération le 19 mai 2023 écrit par Juliette Soudarin “Industrie musicale : peut-on encore percer après 30 ans ?”. À découvrir ICI ICI ICI (réservé aux abonné-es).
Perso j’ai effacé l’article libé de ma memoire, il est juste violent et stupide, typique d’une industrie aveugle et brutale, comme le symptôme d’un monde qui s’écroule de lui meme. Effacé, sinon on ne fait plus rien
Et ben bonaniv! Moi aussi l’article de libé m’avait choqué, et j’ai 51 ans!