Comment allez-vous en ce tout début de mois de septembre ?
Pour ma part, cela faisait longtemps que je n’avais pas vécu un été aussi transformateur et inspirant. Après la période électorale qui m’a fait perdre énormément de plumes, je sens que je reprends des forces pour attaquer les (mes)aventures à venir.
Avec mon ami-e #Mö aka MöViëT nous avons enfin sorti le clip de notre collaboration Géosynclinal :
En terme de diffusion, sortir un clip l’été c’est pas idéal quand il ne s’agit pas d’un tube pour les discothèques de bord de plage.
Mais #Mö et moi nous sommes rencontré-es via nos pratiques musicales pas du tout mainstream, très alternatives et libertaires.
Alors au diable les conventions !
On a tourné ce clip à Redon au mois d’août 2021, on le sort quand je viens rendre visite à #Mö à Redon au moins d’août 2024.
Je voulais vous en dire plus sur l’historique de ce clip car il arrive à bon nombre d’artistes d’avoir des projets qui mettent beaucoup de temps à voir le jour.
Je voulais aussi vous parler de mon amitié artistique avec #Mö. C’est une personne que j’aime énormément et envers qui j’ai beaucoup d’estime et de respect.
Une rencontre autour des musiques alternatives
Merci les archives d’internet car voilà ce que j’ai retrouvé :
En 2008, mon nom d’artiste était “Lica”, celui de #Mö (parmi ces innombrables blazes) “Monik”.
Cette copie d’écran fait référence à deux RDVs “100% grognasses” que #Mö a organisé à Bruxelles. Un live dans une radio indé et une soirée au Café Dada.
À la radio, nous avons improvisé un set noise/breakcore/expé à trois avec Mère Supratora et #Mö. Puis, au Café Dada #Mö et moi avons fait un set dont je ne me rappelle plus du tout la forme sonore.
C’était la 1ère fois que je ne jouais avec aucun mec cis. C’était aussi quasiment les 1ères fois que je faisais des sets improvisés en solo de musique drone et expérimentale en parallèle de nos trios / duos décoiffants.
Suite ou avant ça (?), nous sommes allé-es avec #Mö en Pologne pour jouer dans une soirée Breakcore avec #Mö et une bande d’artistes délurés mais non moins talentueux dont Fuel Insekt et mon cher Nahash avec qui nous avions un duo de house/indus/breakcore.
Il y a eu d’autres soirées et d’autres moments, mais c’était il y a longtemps tout de même et je ne me souviens pas de tout.
Retrouvailles 10 ans après
Ensuite, j’ai un peu laissé de côté les soirées Breakcore des caves obscures ou des hangars désaffectés pour intégrer le Kilimanjaro Darkjazz Ensemble puis former ensuite Charlotte&Magic.
Quasiment 10 ans après, #Mö et moi nous sommes retrouvé-es sur Paris devant Toolbox, le fameux magasin de disques parisien.
On a parlé genre, féminisme, communauté queer. On avait mûri et on était très raccord.
#Mö m’a annoncé qu’iel est non-binaire et intersexe, soulagé-e à ne pas avoir à m’expliquer de quoi il s’agissait et à subir d’hypothétiques questions intrusives.
Combats des personnes Intersexes
J’en profite donc pour informer sur l’intersexuation.
Si vous ne savez pas de quoi il s’agit ou que vous savez vaguement, il est primordial et urgent que vous vous renseigniez sur le sujet .
L'intersexuation se définit selon l’ONU comme « une manière de décrire les caractères sexuels biologiques d’un individu, notamment ses organes génitaux, ses gonades, ses taux d’hormones et ses chromosomes » lorsque ces caractères ne correspondent pas aux définitions traditionnelles du sexe masculin ou féminin.
Les individus correspondants sont qualifiés d'intersexes ou d'intersexués. Dans l’espèce humaine, ils représenteraient environ 1,7 % des naissances (avec une fourchette entre 0,05 % et 4 % en fonction des sources et des études, cf. section "Statistiques")
Voilà le lien de l’article Wikipédia : ICI.
Ce qui est important de savoir c’est qu’en France et de nombreux pays, aujourd’hui encore, on pratique sur des nouveaux né-es des mutilations génitales pour leur assigner un genre “adéquate” et “conforme à la norme” alors que naître intersexe ne présente aucun danger à court ou à long terme.
Ces opérations présupposent que ces bébés sont des erreurs de la nature qu’il convient de “corriger” sans demander l’avis des 1ers concerné-es et en plongeant les parents dans l’effroi.
Surtout, elles peuvent entraîner de très graves complications.
#Mö en a fait les frais et en fait encore les frais aujourd’hui. Sa santé est hyper fragile. Sans parler des violences et des traumatismes terrifiants subis durant son enfance et les discriminations innombrables dont iel doit faire face tout au long de sa vie.
Pas étonnant que #Mö ait passé une grande période de son existence à organiser des fêtes alternatives qui défient les lois et les genres musicaux, à créer de la musique hors norme, à faire danser les fêtard-es jusqu’à l’extase, à s’adonner à l’archivage de flyers, de vinyles, de K7, d’objets en tout genre, a participé à l’organisation aux 1ères prides de Brest et Redon, à créer des visuels et des clips DIY inclassables.
#Mö a été la première personne intersexe au monde à porter plainte pour mutilations devant la Cour Européenne des Droits de l’Homme.
Un article et le passage de #Mö à BFM Tv lors du dépôt de plainte : ICI.
Tout un épisode de la saison 2 de la série de “Océan” lui est consacré.
Avertissement : mention de mutilations, de viols et de violences psychologiques. Soyez dans un état à peu près stable pour visionner. MAIS regardez tout de même. C’est très important d’être au courant.
J’ai bien entendu demandé à #Mö s’iel était d’accord que je parle de ça alors qu’il était question de notre clip dans cet article.
Mais la vie, l’art et l’amitié c’est aussi avancer avec nos casseroles et nos traumas, ensemble.
Revenons donc maintenant à l’histoire de notre amitié artistique…
2019 : #Mö fait jouer VoxAxoV à Brest
Ce concert Brestois était l’une des 1ères cérémonies de VoxAxoV : une très belle soirée dans un atelier de sérigraphie.
Une fois de plus, #Mö m’offrait la possibilité de jouer dans un endroit en dehors des normes, avec sa générosité, son désir de rassembler les gens et les artistes et d’offrir au public un moment unique.
#Mö m’a fait visité Brest et ses environs en véritable guide touristique alterno. J’ai aussi rencontré Claire qui est devenue une amie chère.
2020 : création du morceau “Géosynclinal”
Ahhhh la pandémie et le nombre incalculable de projets éphémères et de collaborations impulsives qu’elle a fait naître…
Un soir, #Mö affalé-e dans son lit prend sa tablette et compose une musique émo. Iel me l’envoie. J’étais plutôt habitué-e à des morceaux noise, tekno, hardcore, toycore, rapcore et break de sa part.
Je flashe. On s’appelle. On discute sur ce que la période et la musique lui évoque.
Je propose un texte et une mélodie. J’avais des choses à raconter sur ce que l’amitié représente dans les moments de tension insurmontable et qu’une simple balade entre potes peut apporter autant de respiration que 5h de yoga ou 6 mois de thérapie.
Avec une joie enfantine, bercé-e par la mélodie du morceau, j’enregistre mes voix transformées.
Le morceau est terminé.
Juin 2021 : sortie de “Géosynclinal” en K7 sur la compilation “Nuées #1”
Une K7 qui est déjà en rupture de stock vu que seules quelques dizaines (à peine) ont été confectionnées.
Pas de version digitale.
Vivre en souterrain. La musique seulement pour celleux qui l’ont entre leur mains.
Été 2021 : euphorie estivale
J’ai eu 40 ans en juin, la pandémie semble un peu terminée.
Depuis toujours, l’été a été pour moi une saison euphorique. Je me sens poussé-e des ailes, plein-e de force créatrice et rassembleuse.
VoxAxoV reprend du service et tourne une live session en juin.
Puis juillet et août sont faits de voyages musicaux et de moments joyeux entre amix.
En août, je retrouve #Mö à Redon où iel vient d’emménager.
En deux jours à peine, on élabore un scénario type “déambulation” grâce à la tendance Urbex de #Mö. Iel sort de son stock d’objets improbables des espèces de cartes avec des photos de bouches qui grimacent, sourient ou tirent la langue. On s’habille pareil.
On se marre mais c’est du sérieux tout de même. Sous nos allures d’artistes DIY, on ne plaisante pas avec les choix artistiques et le programme.
On tourne un clip en une journée dans une friche et un internat désaffecté, avec Mél aka Kalamity Frames à la caméra (qui n’est autre que mon iPhone).
“Oui, oui, j’ai appris à monter des clips, je le ferais SANS PROBLÈME” que je dis.
Janvier 2022 : sortie de “Géosynclinal” sur la compilation digitale des “Disques du Lobby” via La “Souterraine”
Très beau projet que cette compilation !
Après n’avoir été disponible en quantité limitée en K7, Géonsynclinal se retrouve sur les plateformes de streaming via un doublé de labels de qualité et que l’on apprécie pour leur valeurs et leur engagements pour de la musique qui sort de l’ordinaire.
La compilation sur toutes les plateformes ICI et sur Bandcamp ICI.
Je dois continuer à monter le clip.
Le problème est que…
En octobre 2021, je fais un gros burn-out.
Puis s’en suit un arrêt maladie de plus d’un an. Je suis en dépression sévère.
Mon 2022 année est apocalyptique.
Je dois continuer à monter le clip.
Je dois continuer à monter le clip.
Pour #Mö. Pour la musique. Pour nous. Pour moi.
Je peux y arriver ! me dis-je.
Je me mets au montage du clip par petites touches entre les paniques, la procrastination, la gestion des problèmes nombreux auxquels je fais face, la dizaine de projets lancés en cours.
Julie Gam devient mon accompagnatrice et m’aide à y voir clair, à m’organiser, à reprendre confiance.
#Mö, si compréhensif.ve et qui vit aussi des moments compliqués comprend, compatit et patiente en prenant quelques nouvelles de temps en temps.
Automne 2023 : je n’en peux plus, je délègue en y mettant les sous
C’est grâce à Julie Gam que j’ai rencontré Allie Rozetta, artiste pluri-disciplinaire d’arts visuels.
Pour consulter son site cliquez sur l’image ou ICI :
#Mö accroche direct.
Allie reprend le bébé : elle finit le montage que j’avais entériné difficilement et fait un énorme travail d’animation graphique qui donne une touche psychédélique, punk et onirique au tout.
La communication entre Allie et moi est fluide et va droit au but. J’adore.
Je la rémunère même si mon budget est serré.
Les deadlines s’allongent mais ça n’est pas grave.
Pourquoi stresser tout le monde avec un budget d’artistes en autoprod alors que nous n’avons pas de labels et que nous sommes nos propres patron-nes ?
Au final, le clip va sortir au meilleur des moments !
Août 2024 : sortie du clip à la date anniversaire de son tournage
On le sait, parfois, les étoiles s’alignent.
Début août, alors que le clip est terminé depuis peu, je décide un peu sur un coup de tête de partir faire le tour de mes ami-es de Rennes et de ses alentours.
Si on sortait le clip pendant que je visite #Mö à Redon ?
En voilà une bonne idée !
Cela nous a permis de gérer ensemble la mise en ligne sur YouTube, les sous-titres (très important pour nous), la promo DIY en sous-marin…
#Mö a déserté les réseaux sociaux depuis quelques temps. Sa manière de créer du lien se fait ailleurs et autrement, d’une manière organique : par SMS, “Telegram”, IRL1.
#Mö a cependant un wordpress : https://cchwet.wordpress.com/
Cela m’inspire beaucoup. Surtout que comme moi, c’est pour se protéger et par fatigue que #Mö en est venu-e là.
Nous avons passé un long moment à écrire la partie “À propos” du clip : tel caractère spécial plutôt qu’un autre, tel lien, tel nombre d’espaces ou d’interlignes.
J’adore ! #Mö partage mon besoin de clarté et de respiration dans la littérature qui entoure les contenus web.
Nous n’avons pas suivi les règles d’or de cette fameuse partie “À propos” de vidéo YouTube.
Le clip a été mis en ligne sur la chaîne YouTube de #Mö, je l’ai ajouté sur les playlists “Collaborations” de mes deux chaînes YouTube, celle de VoxAxoV et celle de Charlotte Cegarra.
La promo “organique” et “à la cool” du clip
J’ai prévenu #Mö que, pour ma part, je voulais faire une promotion “à la cool” : il s’agit d’un clip pour un morceau sorti il y a déjà deux ans et beaucoup de gens étaient encore en vacances au moment de sa sortie.
Cela me paraissait dissonant de me mettre la rate au court bouillon pour la promo après tant de temps passé à terminer le clip aussi pour les valeurs que l’on partage avec #Mö et qui transpirent du clip : un lieu désaffecté avec pleins de graffiti, visages masqués, images punk, paroles parlant de résilience entre ami-es, de bal masqué, de dépression…
Instagram
J’ai attendu que le week-end de la sortie du clip passe pour faire des posts sur le profil Instagram de VoxAxoV sous forme de Reels.
Je ferais un post Instagram sur mon profil Instagram personnel Charlotte Cegarra pour la sortie de l’article que vous êtes en train de lire.
Newsletter de VoxAxoV
Pour l’envoyer, j’attends que la rentrée s’enclenche.
Et que soient prêts…
(ATTENTION GRANDE ANNONCE TEASING) :
- les contenus web de la soirée de VoxAxoV feat. ARBAS et Marylou Sharrock du 27/09 à l’Académie du Climat,
- le lien de pre-save du morceau de VoxAxoV “VERT6” qui sort le 4 octobre via la Maison d’Artiste & Label Novæ qui habille le film du même nom de Julien Fallecker.
Promotion organique
Je vais ajouter le lien du clip dans les signatures de mes emails. Je vais faire des storys WhatsApp. Je vais partager le clip lors d’échanges personnels en mode “ah au fait, tu as vu le clip qu’on a sorti avec #Mö ?”.
Et vous, que faites-vous pour promouvoir vos clips de manière organique ? Je vous pose la question car je suis toujours friande de bonnes idées.
Article de blog
Vous le lisez !
C’est un article que je n’ai pas mis beaucoup de temps à écrire.
J’ai commencé à travailler durant le week-end après la mise en ligne du clip, lors d’une balade autour de l’étang de la ville de mes très tendres amix Delphes aka Hildegarde & Martin aka Vabaira dont je gardais les chats et la maison.
La marche inspire, d’autant plus si elle se fait dans de jolis lieux.
Chose rare, j’ai d’abord posé le plan de l’article en listant tous les sujets, un paragraphe par sujet. De retour chez moi, j’ai les paragraphes par petites sessions d’écriture de 30 minutes.
Ce que ce long processus m’a appris
Le grand classique : attention aux “enflammades”
Comme beaucoup, je traverse souvent des périodes créatrices euphoriques.
L’été, je veux faire mille choses, entamer mille projets, collaborer avec la terre entière. La vie est si pleine de beauté, les gens sont si intéressants et inspirants !
Oui, mais !
Qu’est-ce qu’on fait ensuite de tous ces projets lancés ? Comment arrive-t-on à tous les mettre en oeuvre et à les terminer ? Comment notre calendrier de sorties pourra s’organiser ?
Durant l’été du tournage du clip de Géosynclinal, j’étais EN FEU. Je me sentais invincible, capable de tout mener à bout. J’ai dû lancer 5 gros projets. Certains projets ne verront jamais le jour.
Ayant toujours travaillé en collaboration, je ne me rendais pas encore vraiment compte à ce moment-là de ma dynamique de travail en solo, je naviguais à vue.
J’ai mieux compris dorénavant comment je fonctionne. J’ai enfin accepté d’être un être artistique pluri-dimensionnel qui adore collaborer car tout faire en solo est difficile (surtout quand on a des problèmes psy).
Il s’agit pour moi de toujours pondérer mes enflammades et les propositions que l’on me fait.
De ne pas lâcher les projets en cours quitte à demander des encouragements, de l’aide de mon entourage et, le cas échéant, à déléguer certaines tâches en y mettant le prix.
Ne pas lâcher et déléguer
Avec ce clip, j’ai compris que pour ces certains projet, il ne faut pas “lâcher”. Ce n’est pas parce qu’une oeuvre met longtemps à être réalisée qu’elle ne doit pas sortir.
Les choses sortent quand elles le doivent. Si le propos d’hier n’est pas en dissonance avec vos valeurs d’aujourd’hui, il n’y a pas de mal à sortir des oeuvres qui ont été faites il y a plusieurs mois, années, voir décennies.
Beaucoup d’artistes ressentent de la honte à mettre du temps à concrétiser leur projet. Comme si la rapidité de sortie était un gage de valeur.
Il s’agit de lutter contre les injonctions à la nouveauté et au “produire plus” pour “gagner plus” (de renommée, de likes, de vues, de streams, d’argent…).
Souvent les artistes ont juste envie que leur oeuvres sortent ENFIN pour pouvoir passer à autre chose. Si les oeuvres ne sortent pas rapidement, les artistes préfèrent les mettre aux oubliettes.
Dans ce cas-là, n’oubliez pas que vous portez plusieurs casquettes avec votre art. Vous êtes l’artiste qui ressentez ces émotions-là mais vous êtes aussi le ou la capitaine à bord, vous tenez une sorte “d’entreprise artistique” à vous seul-e. Vos impatiences, voir vos agacements, doivent parfois s’écarter légèrement au profit de l’oeuvre, d’une stratégie ou du respect vis-à-vis des autres personnes qui ont travaillé avec vous.
Dans notre société inégalitaire et où le niveau de vie de la population générale baisse, il n’est pas simple de parfaitement tout contrôler et de sortir nos musique et clips quand on le ressent ou comme c’était prévu.
La pandémie nous l’a bien appris : la vie est fragile et nous sommes plus que jamais balloté-es par des forces extérieures qui font que nos projets doivent parfois être ajournés.
Je ne parle même pas des petits budgets des artistes ou structures indépendantes qui bien souvent empêchent des projets d’être concrétisés dans les temps.
Lorsque la gestation du projet n’en finit pas, il est bon de se dire “je n’y arriverai pas seul-e” et d’appeler à l’aide, quitte à sortir des sous de sa poche si cela est possible. Rémunérer quelqu’un-e pour un travail qu’on serait tout de même capable de faire, c’est se libérer du temps pour d’autres choses qui nous pèsent moins ou nous apportent plus de plaisir.
Pour patienter et se donner du courage lorsque le temps se fait long, l’amitié est une ressource sans égal.
Dans le cas du clip de Géosynclinal, le fait que #Mö et moi-même soyons ami-es et bienveillant-es l’un-e envers l’autre à beaucoup aider à supporter ce long processus de réalisation.
Faire de l’art entre ami-es
Je dis souvent que j’ai du mal à travailler avec des personnes avec qui j’ai très peu d’atomes crochus.
Je ne dis pas qu’il faille être meilleur-e ami-e avec tout le monde. Mais il faut tout de même un socle de bienveillance, une certaine possibilité de passer une bonne soirée avec cette personne si l’on se voit hors travail.
Dans le monde de l’entreprise et parfois même dans les milieux artistiques, on dit qu’il ne faut pas mélanger le privé et le travail. Beaucoup diront que c’est la porte ouverte à des “problèmes” ou que c’est compliqué à gérer. On me brandit les histoires tragiques de groupe qui se déchirent.
Merci, je connais !
Comme si c’était simple et humain de n’avoir aucun lien affectif avec les gens avec qui on travaille. Comme si “réussir à ne pas tout mélanger” empêchait l’inconfort, les histoires déplaisantes ou le harcèlement.
Ces histoires de collaborations tragiques cachent une grande part de celles “entre ami-es” ou “bonnes connaissances” qui se passent plutôt bien.
Le malheur nous marque malheureusement plus que le bonheur qui, lui, se diffuse à petites doses, sur la longueur, ponctué de quelques éclats de joie et malheureusement évincé en quelques secondes par de gros problèmes ou des traumas.
Lorsque l’on avance dans la vie en ressentant que tout est connecté, que les frontières entre soi, la famille, l’amour, l’amitié, les “inconnu-es”… sont fluides, floues et mouvantes, lorsque notre métier réside en partie dans le fait de partager nos émotions, nos fulgurances et/ou nos idées… il est compliqué de procéder à une séparation nette entre notre sphère privée et notre sphère professionnelle.
Alors beaucoup d’artistes sortent entre elleux, des familles d’artistes travaillent ensemble ou s’entraident, nos ami-es artistes sont nos aussi collaborateur-ices…
Et justement. Travailler entre personnes proches demandent plus d’honnêteté, de courage et de clarté2. C’est un travail humain en soi.
Mais le jeu en vaut la chandelle.
Quand je regarde le clip de Géosynclinal, je pense à #Mö, je pense à nous, à nos discussions profondes, nos éclats de rire, à nos parcours de vie.
Ce clip est un témoin vivant de notre histoire.
Oui, ce clip a mis du temps à sortir. Mais l’essentiel c’est qu’il existe, qu’il soit accessible et qu’il ait un sens pour #Mö et moi ainsi que pour les gens qui le regardent.
J’espère que vous ressentirez tout ça en le regardant.
Le revoici :
Sur ce, je retourne travailler à mon album qui traîne depuis plusieurs années et à une myriade d’autres projets qui attendent patiemment de sortir un jour.
L'abréviation IRL provient de l'anglais “In Real Life”, qui signifie dans la vie réelle. C'est un terme utilisé pour s'opposer aux relations virtuelles qui se déroulent par des moyens informatisés, notamment les réseaux sociaux.
Cela ne doit pas non plus vous empêcher de contractualiser avec les proches avec qui vous travailler. Lire à ce propos mon article “Le pire conseil entendu en conférence” ICI.