[Sondage] Spotify vs Bandcamp 🥊
Bonjour à vous,
Avant de sauter directement au sujet du jour et au sondage, je vous rappelle la sortie prochaine de “The Maze” de Charlotte&Magic.
Pour voir apparaître ce fabuleux single sur votre “plateforme de streaming préférée” (je ris jaune sachant que ce j’ai écrit plus bas) le vendredi 14 mars, cliquez sur l’image :
Demain j’envoie la newsletter de Charlotte&Magic que je concocte toujours avec beaucoup d’amour. S’y trouvent de nombreuses anecdotes écrites ou visuelles sur la création des chansons et des réflexions sur les concepts qu’elles véhiculent.
Allez ! Maintenant, un peu de sensationnalisme.
J’en ai marre du streaming !
Quand je dis que j’en ai marre du streaming, je veux dire que j’en ai marre que l’on dédie un temps incroyables aux plateformes dans nos développements et gestion de carrière pour peu de retours sur investissement.
Un peu comme avec les réseaux anti-sociaux mais en pire.
Avec les réseaux anti-sociaux, on sait au moins d’entrée de jeu qu’on est rémunéré-es (de manière très injuste) en “attention”, pas en monnaie trébuchante pour notre musique.
Depuis plusieurs mois, je suis en phase obsessive à propos de Spotify 😅
Mon obsession ne date pas d’hier et vous allez comprendre pourquoi quand je vous expliquerai en détail à quoi ce réfère l’image suivante :
Il s’agit d’un extrait du dernier rapport de ventes digitales du Kilimanjaro Darkjazz Ensemble1 pour la période allant du 1er janvier 2024 au 31 mars 2024 que nous a envoyé notre label Denovali.
Le rapport liste l’ensemble des royalties que notre label touche : streaming sur toutes les plateformes, utilisation de notre musique sur TikTok et Facebook, ventes digitales via Bandcamp ou le magasin en ligne du label etc. Il ne s’agit pas des droits d’auteur.
Bien entendu, le label ainsi que les cinq membres du groupe m’ont donné leur accord très enthousiaste pour que je partage ce tableau.
DONC
En 3 mois, le Kilimanjaro comptabilise un nombre de streams sur Spotify plutôt cool pour un groupe indé de niche qui s’est séparé en 2013 et ne fait donc plus de concerts depuis.
MAIS
Presque 400.000 écoutes sur Spotify en 3 mois = 919,09€ 😅
400.000, c’est l’équivalent de la population d’une ville comme Montpellier ou 5 fois un Stade France pleins à craquer.
C’est un nombre de streams que beaucoup d’artistes, de groupes indés ou en développement aimeraient atteindre pour gagner leur beurre.
Peut-être certain-es se disent :
Quand les 100.000 streams seront atteints, y’aura retour sur investissement… Allez, on serre les dents (ou les fesses), on continue les sacrifices !
Mais non non non mes ami-es ! C’est plusieurs millions qu’il faut viser avec le streaming (sans tout le reste).
400.000 streams ! Tellement de paire d’oreilles qui écoutent notre musique via Spotify et qui génèrent seulement 919,09€ en 3 mois.
919,09€ que l’on divise ensuite entre le label et les cinq membres du groupe.
Je vous laisse méditer sur ces chiffres en vous partageant le titre Embers via Bandcamp, le morceau qui comptabilise le plus d’écoutes sur les plateformes.
Juste en dessous, observons les chiffres de Bandcamp.
42 téléchargements pour presque 300€ en 3 mois 🥳
Normal. Juste. Équitable.
Soit le tiers de ce que nous rapportent les presque 400.000 streams via Spotify.
42 personnes. C’est le nombre de personnes qu’on invite à un anniversaire ou le nombre d’élèves dans la classe surchargée d’un lycée.
Si je fête 10.000 fois mon anniversaire en invitant 40 personnes, j’arriverai à égaliser la population de Montpellier soit le nombre de personnes qui écoutent le Kilimanjaro en 3 mois sur Spotify.
C’est une honte.
Et Spotify donne des sous à Trump.
U N E H O N T E
Que les choses soient claires, je sais que Bandcamp n’est pas l’idéal pour pleins de raisons et que les autres plateformes de streaming ne sont pas non plus justes et éthiques. Je souligne juste qu’en l’état actuel des choses, Bandcamp est une solution simple et bien huilée que peu d’artistes et d’écouteur-euses de musique utilisent.
Comme je n’ai pas envie d’être toujours en colère sachant le peu de marche de manœuvre que nous avons pour faire changer les choses, je propose des trucs pour ouvrir des discussions.
Ça fait du bien de parler et ça permet ensemble de trouver des solutions en chemin, dans les interstices, les faubourgs ou les failles du système.
Voici donc un sondage !!
J’ai lancé ce sondage sur Instagram en story il y a deux semaines. Cela a généré pleins de discussions très intéressantes.
La plupart d'entre vous lisent mes articles directement depuis leur boîte mail. Dans ce cas, répondre aux sondages vous en fera sortir. Vous pouvez me faire part de vos réponses par e-mail, ou simplement m'écrire sur le sujet sans répondre au sondage.
Vos réponses sont anonymes !
Questions pour tout le monde
Bien sûr, j’aimerais connaitre vos pourquoi et comment.
Questions pour les artistes qui sortent de la musique
Si non, j’aimerais tellement savoir pourquoi.
Je sais que pour certain-es d’entre vous c’est compliqué d’y voir clair à propos de vos rémunérations2. C’est normal : c’est compliqué.
Moi-même je passe parfois des moments assez longs et douloureux à tenter de déchiffrer mes relevés de droits d’auteur SACEM ou d’arriver à centraliser l’ensemble des infos sur mes rémunérations issues du streaming avec tous mes projets différents étalés sur plusieurs années.
Alors c’est pas à pas et infos après infos que la lumière se fait. Je n’essaye pas de tout comprendre d’un coup.
Au final, ce qui en ressort souvent c’est :
TOUT ÇA POUR ÇA ??
Alors je me dis “j’en parlerai dans mon blog”.
C’est fait !
Et je tiens le cap, bon an mal an.
On tient le cap hein ?!
DITES !? HEIN !?
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The Kilimanjaro Darkjazz Ensemble est l’ancien ancien groupe dont je faisais partie qui se reforme. Je devrais donc arrêter de l’appeler “mon ancien ancien groupe”.
Car vous touchez des droits d’auteur-e issu de plusieurs sources : de la reproduction mécanique, des diffusions publiques, du streaming. Car vous mettez parfois tout dans le même panier quand vous êtes créateur-ice de vos morceaux mais aussi leur producteur-ice. Car certain-es d’entre vous ne sont pas inscrit-es à la SACEM ou ont des deals pas très oufs avec des labels qui font de la rétention d’informations (parfois par simple manque de dynamisme ou de moyens). Certain-es ont signé avec des maisons d’édition qui ne font rien ou qui n’existent plus alors leur part de droit d’auteur “va quelque part” mais pas dans vos poches ce qui fait que la petite part de rémunération du streaming que vous pourriez toucher est encore plus petite. ETC ETC
Merciii pour cet article ! C'est un peu tabou de parler d'argent, et encore plus dans la musique j'ai l'impression, mais moi, je trouve ça super inspirant ! Pour une artiste qui débute comme moi, tout n'est pas encore clair en termes de rémunération, mais justement, c'est le moment de s''y mettre et je pourrai bientot partager mes constats et chiffres aussi ! En entreprenariat, il y a une indépendante qui partageait tous les mois sont bilan financier et humain sur son blog, je trouvais ça super puissant.
Très vaste sujet, qui selon moi, va au delà des histoires de rémunérations et qui touche au rôle qu'à la musique dans nos vies.
Je vois de plus en plus de discussions au sujet de Spotify sur le web et je note quelques aspects qui reviennent tout le temps:
- La plupart des auditeurs ne savent pas ce qu'implique Spotify et le streaming en general pour les artistes. Quand ils sont mis au courant, ils veulent trouver d'autres solutions.
- Ce qui les en empêche c'est le côté pratique: la portabilité, l'accés à plein de musique, le fait de pouvoir faire des playlists et les découvertes qu'ils font.
Donc je me dis, qu'il y a énormément d'éducation à faire sur:
- le streaming. Ça veut dire partager nos situations comme tu le fais là. Les pros n'aiment pas ça: fuck them ! Ils profitent du système donc c'est pas étonnant.
- La place de la musique, où "la musique n'est pas un bien de consommation". C'est quelque chose avec laquelle tu developpes une relation: ça demande du temps, de l'attention car c'est ça qui crée du SENS. La musique est un rituel.
-> Avoir accés à des millions de titres n'a aucun sens. Y avoir accés *potentiellement* oui, mais pouvoir tout écouter non.
-> Il y a des façons bien meilleures que les algorythmes pour faire des découvertes. Cliquer sur un hashtag sur Bandcamp par exemple, ou sur le profile de qqun qui a acheté un album que tu aimes déjà. Moi ça me parait évident mais quand je partage cette dernière "technique", je me rend compte que les gens n'y pensent pas.
Donc on a besoin de Transparence et de redefinir notre rôle en tant qu'artiste, d'être clair sur les valeurs qu'on veut porter et agir en fonction (CF arrêter de faire des trucs qui les trahissent). Tant qu'on se consuira comme des produits de consommation, on sera considéré comme tel, c'est à dire, comme des commodités facilement remplaçable et mis en concurrence.