Bonjour à vous !
Je me permets une grande introduction avant d’entrer dans le vif du sujet de l’article.
Le vendredi 18 octobre à 16h15 j’interviens au MaMA Festival & Convention sur la scène du Trianon pour la conférence “Alcool, Internet et autres drogues : comment gérer l’addiction dans le cadre professionnel ?” aux côtés de Élodie Watrin, Nicolas Pellet et Dina Roberts.
Plus d’infos ICI ou en cliquant sur l’image :
Coïncidence quasi comique : cette conférence est l’une des dernières de la convention. Elle sera donc précédée & suivie de plusieurs apéros pros qui clôtureront l’évènement. Puis en soirée, s’ils ne courent pas après un train, les “gens du MaMA” vont se retrouver à la Machine du Moulin Rouge pour festoyer et lâcher la pression après 3 jours intenses de washi washa1.
Promo Instagram de ces derniers jours
Je me sens un peu comme “Le chanteur” de Daniel Balavoine qui dit vouloir quitter la scène mais ne fait que de revenir. Je suis très active ces derniers jours sur Instagram, le comble…
Vidéo humoristique d’entraînement au MaMA :
Vidéo plus sérieuse, VoxAxoVienne de préparation au MaMA pour la promotion post sortie de “VERT6” :
Un post plus simple avec une demande claire que je vous invite à partager si le sujet vous parle :
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Cette invitation à participer à la conférence par Emily Gonneau via Causa Agora pour le MaMA Invent fait écho à deux articles que j’ai publié sur ce blog :
Dans cet article, j’explique, entre autres, qu’il a fallut que je m’éloigne des réseaux sociaux pour sauver ma santé mentale.
Comment je n'ai pas survécu au MaMA #1
Parlons du problème de l'alcool dans le milieu de la musique !
Dans cet article, je rends compte du nombre incroyable de sollicitations à la consommation d’alcool lors d’événements divers (dont un irréel Festival du Bontemps de Courges), je propose des pistes d’améliorations etc.
Depuis un an ou deux, je sens que le sujet de la prédominance de l’alcool dans le milieu de la musique revient souvent. J’en suis ravie.
Preuve en est, le 24 septembre dernier, j’ai été invité-e au Forum de la Féma à la Vapeur à Dijon pour intervenir durant l’atelier “Prévention des risques dans les coulisses : quelles limites ? quels outils mobiliser ?”.
Cet atelier a été très riche en échanges bienveillants, en idées, en prises de consciences.

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J’évoque souvent une similitude entre mon rapport à l’alcool et mon utilisation des réseaux sociaux.
Dans le milieu de la musique, il est difficile de s’affirmer sobre tant l’alcool est un marqueur de sociabilité. Nous sommes en France, pays du vin et du Champagne. Une grande partie de l’activité pro du milieu se fait en concert, lors de rendez-vous et d’apéro pro quand la frontière entre le lâcher prise quasi amicale et le “strictly business” est floue.
Dans le milieu de la musique, pour les artistes surtout, une présence sur les réseaux sociaux est essentielle et fondamentale. Il nous est très difficile d’imaginer la carrière d’un-e artiste complètement absent-e des réseaux sociaux.
L’alcool et les réseaux sociaux créent des addictions. On le sait, c’est prouvé.
Mais ces addictions sont “socialement acceptées”.
Retrouvons-nous donc au MaMA à la conférence pour creuser ce sujet ! Il y aura un replay pour celles et ceux qui ne seront pas là.
Dans l’article qui suit, je vais vous raconter comment, concrètement, j’ai réussi à me désengluer d’Instagram et à faire que ce réseau social ne mette pas autant en danger ma santé mentale qu’avant.
Séparer les utilisations
Nous, artistes, utilisons Instagram pour communiquer à notre public et présenter notre travail. Notre utilisation d’Instagram devrait donc être avant tout artistique et professionnelle.
Mais.
Les réseaux sociaux sont aussi l’endroit où circulent les idées, les informations où nos proches sont présent-es…
Ainsi, si par exemple l’actualité vous pèse tellement que vous n’arrivez plus à travailler ou à fonctionner, alors qu’il faut absolument poster le flyer de votre prochaine tournée, vous devez au maximum faire en sorte que les réseaux sociaux ne mélangent pas vos différentes casquettes :
- celle de l’artiste qui communique avec son public, fait sa promo et réseaute,
- celle de celle ou celui qui discute avec ses proches,
- celle de l’activiste qui veut faire bouger les choses dans la société,
- celle du / de la citoyen-ne qui a besoin de s’informer, apprendre et comprendre,
- celle du cerveau fatigué qui a besoin de regarder des vidéos rigolottes, mignonnes ou absurdes,
- la casquette commérage, garde robe, déco, bricolage, cuisine, parents…
La centralisation de vos sources d’amusements, d’informations, de vos canaux de communication professionnelle et personnelle… est un réel danger.
Conseil : observez chaque casquette et tentez de lui trouver une alternative.
Ma solution drastique : je ne suis sur Instagram que pour VoxAxoV et ma casquette pro
Ainsi je quitte (presque) Instagram pour toutes les autres casquettes que celle de mon activité artistique (VoxAxoV et mes collaborations) et professionnelle (blog, conférences, workshops, podcasts…).
Je ne fais que poster des publications ou des storys sur mes différents profils.
Vous vous dites sûrement comme je me le disais avant “ah mais moi aussi !”.
Avant : même si j’avais l’impression d’utiliser Instagram que de façon artistique ou pro, entre mes publications de posts ou de storys, je scrollais, j’allais de storys en storys, je regardais des vidéos inutiles (bon, ça, je le fais encore), je lisais des posts, je communiquais beaucoup avec des gens (c’est toujours le cas, mais moins), je commentais beaucoup de publications, je découvrais pleins de nouveaux artistes, de nouvelles recettes de cuisine, de nouvelles manières de nouer un pull ou d’enlever des tiques aux chats.
Je ne me rendais pas du tout compte du temps incroyable que je passais sur Instagram.
Car Instagram et confrères nous aspirent.
Tout est fait pour que nous allions sur les réseaux sociaux et que nous y restions le plus longtemps possible.
Mais, tu postes encore parfois des storys militantes !
Et oui, le privé est politique, la musique est politique, mon travail a une dimension politique même si je ne suis pas politicienne.
Mais, je comprends pas, tu as répondu à ma story et on a discuté ensuite la semaine dernière ?!
Et oui ! Parfois je me dis “tiens, comment va Bidule ?”.
Alors, je vais sur son compte Instagram comme si je prenais des nouvelles. Je regarde une story, je commente une publication, on discute et voilà.
Très souvent, quand la discussion perdure et devient loufoque (n’est-ce pas Aleksea ?), je propose qu’on continue sur Whatsapp ou qu’on s’appelle (pas avec Instagram bien entendu).
Les bases : combattre la disruption
Il y a bien longtemps déjà que j’ai enlevé toutes les notifications sonores et visuelles sur mon smartphone, mise à part les “vrais” appels téléphoniques.
Pour les réseaux sociaux : pas de sons, pas de bannière, pas de pastille. Rien.
Instagram est assez caché et difficile d’accès dans mon téléphone.
J’ai aussi une limite d’utilisation des applications “réseaux sociaux” sur mon iPhone.
La messagerie d’Instagram
Je crois que les concepteurs de Meta2 ont fait exprès de rendre les messageries de Facebook et d’Instagram aussi peu pratiques.
Le « vu » est insupportable et réellement toxique pour toute personne ayant des troubles de l’attention, de l’attachement, de l’abandon (en somme, beaucoup de personnes).
Les vocaux ne peuvent pas durer plus d’une minute.
Le partage de documents est embêtant.
Je ne comprends toujours pas le bien fondé de la fonction des photos éphémères en messagerie.
L’impossibilité de ranger correctement nos messages sur Insta est très agaçante, même avec la nouvelle fonctionnalité des tags.
On est facilement happé par les notifs internes d’Instagram.
Alors, je demande souvent à ce qu’on continue par e-mail ou sur WhatsApp (surtout pour les vocaux).
Ces temps-ci, la messagerie d’Instagram me sert principalement à répondre aux personnes qui interagissent avec mes storys, à interagir avec les rares storys des autres que je regarde (et à envoyer et recevoir des réels comiques et absurdes).
Parfois, il n’y a aucun autre moyen que d’utiliser Instagram pour contacter des salles de concert, des personnes, des structures... Je demande d’abord s’il existe une adresse mail où je peux envoyer un message plus conséquent avant d’en envoyer un de 40 lignes que je ne pourrais pas modifier (en plus).
Calendrier de postage et programmation des posts
Lorsque Julie Gam m’accompagnait, elle m’avait encouragé à tenir un calendrier de publication de mon blog, de mes newsletters et des publis sur Instagram.
Je trouve que c’est une bien bonne solution pour éviter de trop stresser ou d’errer sur les réseaux sociaux avant ou après la publication d’une story ou d’un post.
Prévoir à l’avance ce qu’on va poster, utiliser la fonction “brouillon” ou “programmation” des posts permet de se concentrer sur notre utilisation professionnelle des réseaux sociaux.
Je rappelle qu’il est possible de programmer des stories Instagram non pas directement dans l’application mais avec une application externe : Meta Business Suite, Hootsuite, Buffer…
Personnellement, je n’y arrive pas
Je n’ai jamais réussi à tenir mes calendriers de postage.
Je navigue à vue. J’ai une actualité, je me dis “bon bah dans la semaine, je ferai un post et des storys tel jour”. La tâche est inscrite dans ma toutdoux liste du jour.
J’ai beaucoup trop de choses à gérer pour tenir un calendrier de postage en plus. J’ai déjà 3-4 agendas différents. Non, je ne peux pas tout faire et la régularité n’est pas mon fort.
Je vous envie fortement si vous y arrivez.
On ne peut pas tout “partager”
À moins de réussir à dormir 5 heures par nuit, il faut faire des choix quand on est artiste.
Il en va de même sur ce que l’on partage sur les réseaux sociaux.
Avec la polarisation de la société et l’actualité si intense et douloureuse, beaucoup d’artistes partagent du contenu militant.
J’ai beaucoup fait cela. Je comprends tellement.
Mais avec ma grosse tendance à vouloir changer le monde, à vouloir aider et visibiliser les artistes, mes proches talenteuxses, à être hyper enthousiaste quand je suis émue par des œuvres d’art quelles qu’elles soient etc. si j’écoutais à nouveau mes pulsions, je partagerai en story de manière frénétique tout ce qui me tombe sous la main.
Même en ayant drastiquement réduit mon utilisation d’Instagram, je regarde tout de même du contenu, j’ai envie de partager des choses… c’est plus fort que moi. J’aime “partager” dans tous les sens du terme.
Alors, j’ai décidé de ne partager pratiquement plus rien qui ne soit pas relatif à ma personne.
J’ai peur de passer pour une personne égo-centrée insensible à l’actualité qui ne fait pas sa part, j’ai peur que mes ami-es m’en veuillent.
Cette culpabilité est un sacré fardeau dont je tente à me détacher.
Ne miser que sur les réseaux sociaux pour faire bouger la société est aussi très dangereux.3
Il en va surtout de ma santé mentale.
Je me rassure en me disant que je ne suis pas un media artistique ou militant.
J’utilise d’autres canaux pour diffuser mes opinions et mes coups de cœur : ce blog, ma Playlist Sans Nom, les conférences et ateliers, les discussions…
Désabonnement
Je me suis désabonné-e à énormément de comptes : ceux dont je ne me souvenais pas du tout de quoi / qui il s’agissait et pratiquement tous les comptes militants ou d’informations.
Je ne considère plus que l’abonnement à un compte est ma manière de soutenir un-e artiste, des idées, un compte militant ou une structure : ça ne fait que faire grossir un chiffre et ne témoigne pas de “mon engagement”. Oui, les chiffres sont importants dans notre société, mais une fois encore : il en va de ma santé mentale.
Enregistrement des publications intéressantes
Avant mon grand ménage, j’étais abonné-e à des comptes pour “me souvenir”.
Exemple : une salle de concert a l’air intéressante pour le booking de VoxAxoV ? Bim ! Je m’abonne à son compte Insta, me disant que ses publis apparaîtront dans mon feed ou mes storys.
J’avais complètement oublié que l’algorithme est un suppôt de Satan dont on ne connaît pas le fonctionnement (sinon tout le monde aurait de super statistiques).
Maintenant, j’enregistre les publications de comptes qui m’intéressent sans m’abonner.
Lorsqu’il est enfin temps de faire de la prospection, je consulte mes enregistrements rangés par catégories.
La mise en sourdine m’a sauvé
C’est surtout cette action qui m’a aidé à réduire drastiquement mon utilisation d’Instagram, à m’éviter FOMO4 et crises de panique en tout genre.
J’ai mis en sourdine TOUS LES COMPTES que je suis. Petit à petit, compte par compte. Même ceux de mes proches très proches.
Cela a pris beaucoup de temps.
C’est sûr que si vous suivez 1300 comptes, la tâche va être ardue. Mais suivez-vous réellement ces 1300 comptes ? C’est la raison pour laquelle je me suis d’abord désabonné-e à des comptes avant de les mettre en sourdine.
Désormais, sur Instagram, il n’a aucune publication des comptes sur mon feed et leurs storys sont “grisées” en haut sur la page d’accueil de l’appli.
Qui dit pas de publication, dit pas de scrollage infini.
Qui dit storys grisées, dit pas d’instinct de consultation de story et navigation automatique d’une story à l’autre.
Voilà à quoi ressemble la page d’accueil de mon compte Instagram “Charlotte Cegarra” :
Comme vous le voyez sur cette vidéo, en haut, les storys ne sont pas entourées de leur habituels cercles roses. Ce simple changement fait que je ne suis pas attirée par leur visionnage.
En revanche, sur la messagerie Instagram, les storys sont entourées de leur liserai rose. Instinctivement, j’ai envie de les visionner. Mais comme cela se passe sur la messagerie d’Instagram, ce visionnage de story arrive, comme je l’ai expliqué plus haut, après un échange sur messagerie. C’est presque naturel au final : je discute avec une personne et au passage, je regarde ses storys du jour.
Comme vous le voyez sur cette vidéo bis, seule ma publication personnelle apparaît sur mon feed. Apparaissent aussi des publicités bien ciblées, des posts avec les hashtags que je suis #ambient #musiqueexperimentale #popexperimentale #thekilimanjarodarkjazzensemble #voxaxov #charlottecegarra (oui, je suis mes propres hashtags ahah).
La solution du “community manager”
J’ai évoqué plus d’une fois ma mise à distance d’Instagram comme une façon de sauver ma santé mentale.
Pourquoi ne prends-tu pas un-e community manager ?
Très bon conseil Dominique5, je le ferais si j’en avais les moyens.
À mon niveau, me conseiller cette solution alors que je n’en ai pas les moyens, c’est mettre la responsabilité des travers néfastes des réseaux sociaux sur mes épaules.
Ce n’est pas de ma responsabilité si les réseaux sociaux rendent leurs utilisateur-ices addicts. Ce n’est pas de ma responsabilité si les réseaux sociaux et leur utilisation augmente le niveau d’anxiété. Ce n’est pas de ma responsabilité si les réseaux sociaux mettent autant en danger de cyberharcèlement leur utilisateur-ices les plus “fragiles” (+/- 50% d’entre elleux, car iels sont tout simplement des femmes ou issu-es des minorités de genre). Ce n’est pas de ma responsabilité si le milieu des musiques actuelles clament sans aucune nuance et mise en contexte “il faut que les artistes soient présent-es et actifves sur les réseaux sociaux”.
Ce n’est pas de ma responsabilité si les artistes de classe moyenne et populaire sont de plus en plus précaires et ont donc de moins en moins les moyens de faire appel à des community managers pour gérer leur réseaux sociaux.
Dominique, je sais que tu as proposé cette solution de manière bienveillante.
Mais si tu avais un peu plus d’informations sur ma vie, sur ce qu’est la réalité des artistes “indépendant-es”, sur les problèmes de santé mentale… tu te serais bien garder de me la proposer d’entrée de jeu.
D’ailleurs, je ne t’en veux pas Dominique. Merci pour ton conseil, il m’a permis d’écrire tout cela ici.
Il vaut mieux conseiller aux artistes de suivre une psychothérapie (et on sait à quel point ce peut être difficile d’entrer dans un parcours de soins et/ou d’avoir accès à de bons thérapeutes).
J’ai deux comptes Instagram
J’ai deux comptes Instagram : un pour Charlotte Cegarra et l’autre pour VoxAxoV. Cela complique les choses, augmentent les probabilités que j’erre sur le réseau.
Mais avant je me désabonne à un grand nombre de comptes et que je mette tout le monde en sourdine, cela avait été une première étape pour séparer mes activités sur Instagram.
Mon compte personnel Charlotte Cegarra suivait plus de comptes militants, d’informations ou portant sur l’actualité du milieu de la musique.
Mon compte VoxaxoV suivait surtout des comptes artistiques.
Oh oui, avoir deux comptes éparpille les likes ou désoriente mes followers… Mais désormais, la possibilité de collaborer sur un post avec un autre compte résout un peu le problème.
De toute façon, j’ai décidé de ne plus jouer au jeu du chiffre depuis longtemps.
Oh oui, c’est un peu compliqué à gérer… Notamment - et surtout, vis-à-vis de mon cercle proche. Il m’arrive parfois de commenter sous un post avec l’un de mes comptes alors que je voulais commenter avec un autre. Mais ajouter les mentions des comptes dans les storys après leur publication m'aide à jongler entre mes deux comptes et résout le problème de l’oubli de mention en story de l’autre de mes deux comptes. Ce paragraphe est très foutraque, tantpis.
Avoir deux comptes me permet aussi de séparer mon discours. Je partage des contenus plus artistiques, plus romancés, spirituels et dark pour VoxAxoV d’un côté et des contenus plus politiques, plus humoristiques, plus “accompagnement d’artistes et conférences” pour Charlotte Cegarra.
Aussi, peut-être qu’un jour VoxAxoV voudra quitter notre planète mais pas Charlotte Cegarra, peut-être que Charlotte Cegarra voudra créer un nouvel alter-égo artistique.
Je suis prête pour cette éventualité.
J’ai aussi un gros projet en cours qui sera bientôt dévoilé - le 1er décembre précisément. Il nécessite la remise en route d’un autre compte Instagram. Mon compte Insta “Charlotte Cegarra” me permettra de répandre la nouvelle. Affaire - et non des moindres - à suivre !
Se développer en ligne ailleurs
Je radote et je le dis encore et encore et encore et encore :
les artistes risquent gros à n’être présent-es que sur un seul réseau social !
Hasard heureux, James Blakes a commencé à ouvrir la voix à ce propos.
N’ayant pas beaucoup de poids en terme de fame, j’attendais qu’un artiste de son acabit porte mon discours pro-newsletter.
Pour qu’on écoute et valide ce discours, il fallait que ça vienne d’un artiste qui soit reconnu pour le côté assez “hype” de sa musique et qui cumule les privilèges.
Bah oui, il n’a pas autant de haters et d’injonctions à se justifier qu’une artiste de punk queer racisée décoloniale et grosse par exemple. Cette dernière n’aurait peut-être pas eu d’autres choix bien en amont dans sa carrière que de se tourner vers des solutions alternatives de promotion et de connexion au public car Instagram peut s’avérer inapproprié voir dangereux pour un tel profil.
Pour résumer vaguement l’histoire, dans un post Instagram fleuve, James Blake explique que seulement 7% des fans qui suivent son compte Instagram voient ses publications. Il est en colère contre les grosses entreprises de billetterie / salles de concerts etc. qui se prennent des com bien trop importantes et font augmenter les prix des billets tout en gardant pour elles les datas / données de son public.
Il désire donc que ses fans s’inscrivent à sa mailing list pour avoir un lien direct avec eux, sans intermédiaire qui se rincent sur leur dos en faisant de la rétention d’informations.
Son post Instagram se termine par ces mots :
À toustes les artistes ici présent-es, une simple newsletter est votre porte de sortie. Je vous aime.
Bon dieu, depuis des années, je dis la même chose, depuis bien avant qu’Instagram devienne aussi important et son algorithme un suppôt de Satan.
Maintenant que James Blake le dit, on le fait toustes ?
Ok ! Mais on va où ?
Je sais que cette vérité peut effrayer celles et ceux qui ont beaucoup misé sur un seul réseau, Instagram notamment, qui a été et est encore pour beaucoup un lieu virtuel de connexions, de découvertes, d’inspirations, de prises de conscience et de luttes.
Je ne dis pas de quitter Instragam, à jamais et tout de suite. Moi-même je le quitte “presque” et le comble est que je vais promouvoir l’article que vous lisez sur Instagram…
Je conseillerai d’abord de penser à l’éventualité d’y renoncer.
Si votre compte Instagram disparaissait aujourd’hui, que se passerait-il ?
Connaissez-vous réellement les gens qui vous suivent ?
Êtes-vous référencé-e ailleurs que sur Instagram si on tape votre nom d’artiste sur Google ?
Les gens peuvent-ils vous contacter ailleurs facilement ?
Il fut un temps où j’imaginais mal me promouvoir sans Facebook. Et avant cela, MySpace. C’est dire !
Si vous le désirez, je vous conseille d’aller pas à pas pour se désengluer :
- tester d’autres réseaux sociaux,
- ouvrir une newsletter,
- ne pas oublier que YouTube / Bandcamp / Twitch etc. peuvent être utilisés comme des réseaux sociaux,
- ouvrir des comptes Patreon / Subtack etc.
Je vous conseille aussi d’imaginer de nouvelles manières de garder le lien avec vos followers : des fanzines, des lettres papiers, des SMS, des groupes WhatsApp, des NFTs, des serveurs Discords, des visios, du porte à porte, affiches etc.
J’en oublie sûrement et vous en avez peut-être imaginé d’autres.
Le tout est que ces actions doivent vous plaire, correspondre à ce que vous faites, à ce qui se dégage de votre art et de vous.
Souvenez-vous aussi que vous ne pouvez pas tout faire et être partout.
Pour ma part, j’adore écrire des articles (sans blague ?) et des newsletters. J’aime bien YouTube et Bandcamp. Je fais beaucoup de storys poétiques sur Instagram que je transforme ensuite en short que je publie sur YouTube. Je prends de plus en plus goût au Reels d’Instagram (pour pleins de raisons techniques) et aux storys WhatsApp (ça me fait rire). J’envoie aussi des “annonces” sur WhatsApp.
En revanche, j’ai testé TikTok, je ne m’y fais décidément pas.
Alors, prêt-e à explorer de nouveaux territoires virtuels ?
N’hésitez pas à commenter cet article. Substack fonctionne sans algorithme donc si je vous le demande, c’est réellement pour vous inciter à prendre la parole ;)
À bientôt, au MaMA ou ailleurs !

Néologisme. Washi Washa est le nom que je donne au fait de “réseauter”. Ex : “alors tu as bien fait ton washi washa au MaMA ?” ou “J’en peux plus du washi washa, je veux faire de la musique”.
Meta Platforms ou Meta, anciennement connue sous le nom de Facebook, est une multinationale américaine fondée en 2004 par Mark Zuckerberg.
Elle est un des géants du Web, regroupés sous l'acronyme GAFAM, aux côtés de Google, Apple, Amazon et Microsoft.
Reposant à ses débuts sur le réseau social Facebook, l'entreprise se développe et acquiert Instagram, WhatsApp et Oculus VR.
Meta est dirigée par son fondateur, Mark Zuckerberg. Il détient 13 % du capital, mais dispose d'actions spéciales lui assurant 60 % des droits de vote, soit le contrôle absolu de l'entreprise et de son conseil d'administration.
Source Wikipedia.
Je tiens à préciser que je suis archi consciente que les réseaux sociaux sont encore pour beaucoup de personnes (handies ou dans des pays en guerre notamment) un moyen essentiel de se renseigner, de militer et de lutter.
FOMO de l’anglais “Fear of Missing Out”, peur de rater quelque chose.
Dominique est un personnage de fiction que j’utilise souvent pour parler de monsieur madame tout le monde qui cumule pas mal de privilèges sans parler forcément de son genre. Mais on aura compris que Dominique est bien souvent un homme blanc hétéro-cis valide mince de classe supérieure de plus de 45 ans etc.
C'est drôle: moi aussi je quitte (presque) Instagram mais à l'inverse de toi, je vais rester plus actif au niveau perso et quasiment pas au niveau pro. C'est plus le fait de passer du temps à créer du contenu pour un résultat inexistant qui me prose problème, alors que scroller pas trop (j'ai très vite la conscience de perdre mon temps.. genre après 30 sec). Jej ne compte pas poster plus que ça, à part partager les stories des potes et rester en contact avec certaines personnes par MP.
Pour le pro, je compte épingler un message disant que la page n'est plus active et qui invite ceux qui aiment ce qu'ils entendent à aller sur Substack (avec explication sur la 2nde page, avec focus sur le fait que même si qqun s'abonne, il ne vera de toutes façons pas mes posts).
Sur le sujet, j'ai découvert ce Substack hier: https://socialmediaescapeclub.substack.com/
En ce qui concerne la boisson au Mama: perso moi, je ne bois rien, même pas de l'eau, car les WC ne sont, à priori, pas accessibles aux fauteuils roulants... #pasglougloupaspipi XD