La digestion est un moment important que j’ai trop bâclé par le passé.
J’ai commencé cet article autour du 15 juillet. Je voulais vous l’envoyer dans la foulée comme une carte postale.
Mais je ne m’en rendais pas compte que j’avais besoin de m’arrêter.
Pourquoi diable me suis-je mis en tête que j’allais « travailler » en vacances ?
Oh pas vraiment travailler… juste un peu… le matin… je me mettrai dehors… avec le ciel sans nuage au-dessus de la tête et les cigales qui me chantent leur louanges.
Tu parles…
Comme mon activité pro a été ralentie pendant plusieurs semestres et que je commence à peine à revenir dans la danse, le peu d’énergie que j’ai retrouvé ces derniers mois me pousse souvent à m’agiter pour rattraper le temps perdu.
Hors, je n’ai pas perdu mon temps.
Le temps peut-il vraiment se perdre comme on perd un objet ?
On peut retrouver un objet qu’on perd. Pas le temps. Car le temps est un concept.
Donc, donner du sens à ce temps que l’on pense avoir perdu pourrait nous permettre de transformer notre amertume en élan.
Bref.
Petit tour d’horizon de ce que fût mon été et des enseignements que j’en ai tiré.
Fin juin / Début juillet : épuisement général
La fin du mois de juin et le début juillet ont été rudes.
En témoigne l’article que j’ai publié le 6 juillet :
Des artistes, des amix, pas mal de newsletters ou de publications sur les réseaux sociaux faisaient état de ce même sentiment d’épuisement émotionnel et physique très fort.
Article de
sorti durant la même période :Comme si on voulait à tout prix achever nos missions avant l’été tout en étant abattu-es par nos problèmes personnels, la chaleur, l’état de notre société et du monde.
Comme si de rien n’était, on voulait parcourir avec panache la dernière ligne droite d’un marathon alors que tout s’effondre autour de nous.
Début juillet, lors de ma séance d’accompagnement pré-congé avec Julie GAM, on a échangé à ce propos.
Elle a intelligemment dit qu’on avait tendance à oublier que la pandémie c’était hier.
Depuis la fin de l’été 2022, on agit comme on peut, comme si les choses étaient rentré dans l’ordre. Mais il n’y a aucune sorte de thérapie sociétale de mise en place. C’est passé, balayé. Alors que les séquelles sont là pour les citoyen-nes, la société, les artistes, le milieu de la musique.
Qu’en est-il de notre santé physique et mentale vis-à-vis de la pandémie ? Pourquoi en si peu de temps tellement de gens ont vécu des crises incommensurables ? Pourquoi certain-es ont-iels l’impression de ramer beaucoup plus qu’avant mars 2020 ?
Because of the Pain de Mie1 pardi !
2ème quinzaine de juillet : Il fait trop chaud
Je suis partie mi-juillet à St-Raphaël chez la mère de mon compagnon.
Je me suis très rarement rendu dans le Sud de la France, totalement inculte de l’ambiance « Côte d’Azur ». J’habite en région parisienne.
Durant les premiers jours, je ne cessais de penser à mon travail, à la création, à la rentrée, aux articles que je devrais écrire, à la culpabilité de ne pas réussir à les écrire.
Penses-tu ! Je préférais lire, me baigner, prendre soin de mes pieds, chiller avec mon compagnon, regarder le ciel bleu, tenter d’oublier les (très) (gros) problèmes du monde.
Bien entendu, oublier les problèmes du monde, c’était impossible (dans mon cas du moins). Les oppressions, les violences policières et la catastrophe écologique ne prennent pas de vacances.
Au moins, j’ai eu le privilège de pouvoir méditer sur tout ça sans devoir aller travailler et en pouvant me baigner.
Mes pensées fusaient. J'en venais à forcer mon corps à se reposer pour que les pensées s’apaisent tout en tentant de ne pas cuire.
Cet article ne porte pas sur la nécessité de s’arrêter de travailler et de la difficulté d’y arriver quand on est artiste. J’ai beaucoup trop de choses à dire, beaucoup trop d’inspiration.
La preuve, j’ai déjà publié deux articles à ce sujet :
Alors, j’ai gardé la trace de tout ce qui me traversait sur mon carnet, dans ma tête et dans mon coeur.
J’ai élaboré des plans. J’ai archivé des idées de scénographie.
J’ai regardé de maintes fois le ciel (vraiment très bleu).
Peut-être que mon cerveau trop habitué à turbiner ne pourra jamais réellement connaître un ici et maintenant apaisé.
Quoi que.
Voilà ce que j’ai écrit durant mon séjour à St Raphaël :
Je sens la brise légère du matin frais pour plus très longtemps sur mes jambes et j’apprécie.
Que dis-je… c’est l’extase.
Elle fait tourner les pages de mon carnet ouvert en face de moi sur la table en fer blanc du jardin. Ça fait un bruit de papier agréable. Il y a le chant des oiseaux. L’odeur du café. Le souvenir sur mon front d’un baiser matinal.
La pensée réconfortante que je suis au meilleur endroit pour avoir mes règles qui sont sensées arriver depuis hier ou avant-hier.
Pitié, venez… j’aurais au moins une explication concrète à ses pensées qui courent partout mais surtout dans les mauvais recoins.
On ne parle pas assez des règles. Alors qu’on parle de nos angines sans problèmes. Pas que les règles soient une maladie. Enfin ça dépend pour qui. Un jour j’en ferais une chanson.
Depuis cet été, je prends énormément en considération mon cycle menstruel dans l’élaboration de mes plannings de travail. Merci Julie, again.
Pensez-y si, tout comme moi, vos cycles vous mettent à plat.
Fin juillet / mi-août : Je m’éloigne d’Instagram
C’est venu progressivement.
D’abord à St-Raphaël, j’avais décidé de ne pas poster sur mon compte personnel Instagram.
Pour marquer le coup et me tenir à cette décision, cette story était postée chaque jour ou presque :
Je m’étais laissée la possibilité de poster des storys avec le compte de mon alter-ego artistique VoxAxoV car VoxAxoV c’est la magie, l’inspiration, la connexion spirituelle, la création… C’est une photo ou une vidéo avec une mise à distance poétique ou inspirante. C’est ce filtre HUJI qui donne l’impression de vivre dans un autre espace temps.
Je suis allée rejoindre mon père qui habite depuis peu dans le Beaujolais près de Lyon.
J’ai commencé là-bas à ressentir du dégoût vis-à-vis d’Instagram.
Au point que je n’ai pas partagé l’actualité de taille qu’était la sortie de Outside, la compilation de remixs de l’album Inside de Hildegarde, dans lequel est inclus un remix que j’ai produit !
Tous les bénéfices iront pour le pot commun de la Legal Team Antiraciste qui accompagne juridiquement les familles victimes des violences policières.
Avec Moody Noon continuellement dans la tête (le remix que VoxAxoV a fait pour Hildegarde), durant mes balades champêtres, lors de mes discussions passionnées avec le paternel, lorsque j’écrivais sur mon carnet, Instragram m’obsédait.
J’ai écouté des podcasts. Dont les très bons épisodes de l’émission “Le code a changé” sur France Inter.
J’ai testé des choses sur mes différents comptes Insta. J’ai mis en place des “trucs” pour ne plus être englué par l’appli.
Désormais, je n’utilise plus Instagram comme avant. C’est incroyable comme cela change ma vie. Le sentiment de liberté, de calme et de profondeur que je ressens me rappelle celui qui a pris progressivement sa place suite à mon arrêt de l’alcool.
Je vous en parlerai plus longuement dans un article dédié.
Depuis mi-août : Retour au bercail
On a fait une résidence à la maison avec Julien pour avancer sur notre projet collaboratif Les Temps Longs. J’en ai profité pour finir 5 démos du projet de VoxAxoV Cohérence Cardiaque.
Je suis restée longtemps dans le studio. Mon hyperacousie se calme. Il s’est passé beaucoup de choses sur ce front-là depuis la 1ère fois que je vous en ai parlé. Affaire à suivre !
Le mois d’août s’est terminé en fanfare avec des histoires de famille rocambolesques (tout va bien) et le mois de septembre le plus chaud de l’histoire a commencé.
Je pense que je vais mieux. Malgré le stress. Malgré un climat climatique et politique effrayant et étouffant. Malgré le fait que je plonge dans l’inconnu avec de l’espoir et des cicatrices.
Et puis ceci et puis cela. Et puis ceci et puis cela.
Pourquoi cet article déjà ?
Ah oui.
Car je l’avais commencé mais que contrairement à d’autres articles laissés à l’état de brouillon et jamais sortis, quelque chose me poussait à vous le livrer.
Car c’est chouette de revenir en arrière alors qu’en ce moment il n’est question que de mon futur et de sa planification.
Car c’est agréable de retrouver la sérénité de cet été alors que tout s’emballe professionnellement et que c’est un chouya perturbant.
Si la rentrée vous épuise, revenez en arrière. Regardez les photos de moments de calme et de joie du passé.
Nous bâtissons notre présent pour qu’il devienne un passé réconfortant sur lequel se pencher.
Revenir pour mieux repartir.
Et garder le cap.
Pain de Mie employé dans ce contexte veut dire “pandémie”. Je fais référence au film français sorti en 2017 “Problemos” qui m’a bien fait rire lorsque je l’ai regardé alors que j’avais 40 de fièvre lors de mon 1er Covid qui s’est déclaré le 1er jour du 1er confinement.
Ce texte fait du bien, merci de l'avoir publié. Il est doux et je te rejoins sur bien des aspects.
(merci pour la mention aussi). Prends soin de toi et à bientôt <3
Je ne peux liker qu'une seule fois alors je continue ici : ❤️❤️❤️❤️❤️❤️❤️❤️❤️